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Manosque: la récolte du lavandin est lancée

La coupe du lavandin et de la lavande a été lancée à Manosque.

La coupe du lavandin et de la lavande a été lancée à Manosque. - BFM DICI

À Manosque, deux agriculteurs cultivent du lavandin et de la lavande. La récolte, réduite et impactée par des gels tardifs, a été lancée depuis une semaine.

Valensole, Revest-du-Bion, Barrême mais aussi Manosque. La lavande et le lavandin fleurissent partout dans les Alpes de Haute-Provence et l'"or bleu" s'est aussi enraciné dans la cité de Giono depuis quelques années.

Ils ne sont que sont deux agriculteurs à posséder des parcelles de cette plante à parfum à Manosque. Depuis une semaine, la récole a été lancée.

Sébastien Garnier et Jérôme Nicolas ont planté du lavandin et deux hectares de lavande il y a quelques années à Manosque, un pari prometteur à l'époque où l'huile essentielle n'était pas pointée du doigt par des réglementations européennes et où le climat était encore relativement cohérent avec la plantation de cette plante. 

Une culture sur la durée

"Les lavandins y sont bien. C'est de la bonne terre et on a de l'irrigation (...). Le lavandin c'est facile à cultiver malgré les problèmes de dépérissement, les insectes et les désherbants. Donc la culture vaut le coup mais, depuis 2020, avec la surproduction tout est devenu plus compliqué", explique Jérôme Nicolas.

Pas question pour autant d'arracher les cultures, comme cela a été régulièrement le cas dernièrement. "Maintenant qu'on est sur le bateau on attend que l'orage passe", ajoute l'agriculteur. Un avis partagé par Sébastien Garnier.

"Le lavandin est une culture pérenne. Si vous plantez pour l'arracher au bout de 3 ans, ça ne vaut pas le coup. Donc une fois lancé dans l'aventure, il faut aller jusqu'au bout."

Et pour tenir le cap, les deux agriculteurs n'hésitent pas à mutualiser leurs moyens, avec notamment une même machine pour récolter leurs différents champs. "C'est une force d'avoir les investissements divisés par deux", explique le lavandiculteur.

Une récolte réduite

D'autant plus que cette année, la récolte sera réduite de 30%. À cause notamment des épisodes de gels tardifs, les lavandins ne sont pas dans leur meilleur état. Si d'ordinaire la plante produit une tige qui se sépare ensuite en trois, cette année, ce sont surtout des brins avec une seule tige, ou bien de très petites fleurs, qui donneront un rendement inférieur à ce qui est attendu.

"Au moment du gel, on a eu des lavandins bicolores. Au Nord ils étaient verts et au Sud violets, ce qui a fait un décalage de floraison", explique Sébastien Garnier. Désormais, il faut se lancer sur la récolte: tiges et fleurs sont coupées pour ensuite être distillées dans la distillerie de la coopérative du Riou à Valensole.

La récolte devrait encore durer quelques jours pour se terminer avant la fin du mois de juillet. 

Laurie Charrié