Les récoltes ont commencé avec de l'avance sur le plateau de Valensole

Les récoltes ont commencé avec de l'avance sur le plateau de Valensole, dans les Alpes-de-Haute-Provence, le 26 juin 2025. - BFM DICI
"Vous voyez la couleur, elle commence à être fanée, c'est qu'elle est prête à être récoltée". Michel Fanguiaire est agriculteur à Puimoisson (Alpes-de-Haute-Provence) depuis une trentaine d'années.
Devant son champ de sauges sclarées, il ne fait pour lui aucun doute qu'il est temps de couper. Depuis quelques semaines, touristes et amateurs de belles fleurs se succèdent sur le plateau de Valensole.
Mais si le spectacle est merveilleux, il est aussi éphémère et il est à présent venu le temps des récoltes. Du côté de Puimoisson, les champs de sauges sclarées ont été coupés un peu en avance cette année.
"Avec l'arrivée des chenilles et de la sécheresse, il faut récolter alors on tente de faire au plus vite pour garder un maximum de récolte", explique à BFM DICI Quentin Ciocca au volant d'une ensileuse.
Des difficultés économiques et climatiques
En effet, les chenilles appelées noctuelles sont voraces et malgré la pluie cet hiver, les températures élevées des dernières semaines ont accéléré la floraison, ce qui fait que la récolte n'est pas aussi bonne qu'espérée.
"C'est moyen, avec la sécheresse ça a beaucoup séché et ce n'est pas évident", précise Michel Fanguiaire. En comparaison de l'an passé on attend un bon tiers en moins de la récolte de sauges sclarées, qui une fois coupées seront distillées. Un processus qui permet d'obtenir de l'huile essentielle qui a des utilisations bien particulières.
"On l'utilise surtout en pharmaceutique et en parfumerie parce que ça va fixer le parfum", explique le producteur.
Comme beaucoup d'agriculteurs, Michel Fanguiaire, diversifie ses cultures, mais que ce soit d'immortelles, de lavande, lavandins ou de sauges sclarées, les huiles essentielles sont toujours dans le viseur de normes européennes, ce qui n'allège pas la vie des producteurs qui gardent tout de même bon espoir que les choses finissent par s'arranger.
"On a beaucoup de gens qui défendent notre métier c'est important!", explique-t-il. Pourtant faire de l'huile essentielle n'est pas aussi rentable qu'avant. En quatre ans le prix d'achat au kilo pour le lavandin a par exemple été divisé de plus de la moitié, une perte de chiffres d'affaires qui s'ajoute aux difficultés climatiques rencontrées chaque année par les producteurs qui rendent les récoltes toujours incertaines.
D'ici quelques jours, ce sera au tour des champs de lavandes et de lavandins d'être coupés. Il ne restera ensuite qu'à patienter jusqu'à l'été prochain pour de nouveau s'émerveiller devant les paysages colorés et parfumés du plateau de Valensole.