Hautes-Alpes: partis de Briançon, cinquante migrants interpellés à leur arrivée en bus à Paris

Un écusson de la police nationale (image d'illustration) - AFP
Selon nos informations, un bus en provenance de Briançon a récemment été contrôlé par des forces de l’ordre. Les faits ont eu lieu le jeudi 2 septembre dernier dans le cinquième arrondissement de Paris, au niveau d’Austerlitz. Un chauffeur de bus transportait une cinquantaine de migrants en provenance de Briançon.
À l’intérieur du bus, des familles et de nombreux hommes seuls en situation irrégulière, originaires d’Egypte, d’Irak mais aussi d’Afghanistan. "Plus d’une trentaine de ces migrants auraient été placés en retenue administrative", indique une source proche de l’affaire à BFM DICI. "Cela fait grincer des dents. C’est quand même du transport de personnes en situation irrégulière par une ligne de bus privée. En pleine crise sanitaire. Et contre de l’argent", détaille une source qui a pu consulter le dossier.
"Mon métier, c'est de transporter des gens"
Contacté, le gérant de l’entreprise de transports concernée, basée dans les Hautes-Alpes, explique "que cette histoire est désormais derrière lui". Avant de poursuivre: "Oui, je savais que ces personnes étaient des migrants. Il m’est reproché par les autorités une aide à l’immigration illégale. Or, mon métier c’est de transporter les gens. Ce que j’ai fait, moi, c’est de la migration de Briançon vers Paris et non pas de l’immigration."
"On me sort des textes de loi mais moi, j’estime être dans mon bon droit. Quand à savoir si les migrants ont payé mon client pour effectuer ce voyage, je vous laisse voir avec eux", s’emporte le patron avant de raccrocher, en indiquant "ne pas vouloir donner le prix du transport".
De son côté, l’association Accueil Refuges Solidaires dénonce "un acharnement régulier". "L’État s’acharne à la frontière, ici, à Paris. On met des bâtons dans les roues à ces migrants qui veulent prendre le train, le bus. Mais ils sont là, alors il faut les prendre en charge. Depuis la crise migratoire, ce sont 15.000 personnes qui ont passé la frontière. Les empêcher de venir ou de rester, ça coûte "un pognon de dingue" comme dit notre Président", ironise Jean, un membre de l’association, qui assure "ne pas avoir été entendu pour le moment par les autorités".
Le parquet de Gap, pas saisi des faits
Et Jean de préciser que "l’association n’a pas reçu le moindre centime", si ce n’est "le prix d’une place de bus payé par chaque personne selon un calcul simple: le prix de location du bus avec chauffeur, divisé par le nombre de migrants". Sans préciser le prix exact de la location.
Joint par téléphone, Florent Crouhy, le Procureur de Gap, indique que "le parquet de Gap n’est pas saisi de ces faits". Sollicités, la Préfecture de Police de Paris, le Ministère de l’Intérieur et le Parquet de Paris, n’ont pour le moment pas donné suite à nos demandes.