Téléphérique de La Grave: les Soulèvements de la Terre s'installent à 3.500m d'altitude pour "bloquer les travaux"

Le collectif les Soulèvements de la Terre occupe depuis samedi le chantier du 3e tronçon de téléphérique à La Grave-La Meije, à 3.500m d'altitude. Objectif: bloquer les travaux. Ce projet a créé une importante discorde entre les opposants et les soutiens.

À 3.500m d'altitude au cœur du glacier de la Girose, des membres du collectif les Soulèvements de la Terre ont installé un campement samedi après-midi. Ils luttent contre la création du 3e tronçon du téléphérique à La Grave-La Meije et souhaitent empêcher la reprise des travaux lundi.

Les militants indiquent être partis dans la nuit en passant le lac du Puy Vachier et avoir traversé la Romanche. "Nous avons croisé des chamois et des lagopèdes, slalomé entre les crevasses du glacier de la Girose et rejoint son rognon rocheux, qui devait bientôt être perforé par un pylône", expliquent-ils dans un communiqué publié sur le site internet du collectif.

"Ce campement atteste de la détermination à donner un coup d'arrêt à l'exploitation et à l'artificialisation des montagnes, des terres des vallées jusqu'aux glaciers", note le collectif.

Remplacement du téléski par un téléphérique

Le projet consiste, selon nos confrères de France 3, à remplacer le téléski actuel, vétuste et fonctionnant au fioul, par un téléphérique, entre autres. Cela comprend plus globalement une rénovation du site.

Pour les opposants en projet, qui sont d'accord sur le fait qu'il faut retirer le téléski, l'objectif est qu'aucune construction ne soit faite à la place. Ils estiment que le projet est non-rentable et qu'il y a, derrière, un objectif plus grand.

"L'objectif affiché de la SATA (gestionnaire de l'Alpe d'Huez et des Deux-Alpes) est de construire un des plus grands domaines skiables d'Europe. Le 3e tronçon du téléphérique est à n'en pas douter le premier pas d'une opération d'aménagement marchand de ce glacier par l'industrie touristique. La SATA prépare déjà le terrain à la révision du schéma de cohérence territoriale, à une éventuelle liaison avec les Deux-Alpes et à de nouvelles pistes de ski, projet qui serait désastreux pour l'équilibre fragile de la montagne", affirme le collectif les Soulèvements de la Terre.

D'autres campements au printemps

Ce collectif n'est pas le seul à s'opposer au projet. Ce dimanche, plusieurs associations dont Mountain Wilderness, La Grave Autrement, ou encore France Nature Environnement ont appelé à la mobilisation à travers une marche. Un rassemblement autour du lac de Lerié est prévu.

De son côté, le collectif les Soulèvements de la Terre s'engage à poursuivre la mobilisation: "Nous sommes aussi venu.es annoncer que nous serons prêt.es à revenir établir d'autres campements résistants au printemps si le projet n'était pas définitivement abandonné."

Astrid Bergère