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Hautes-Alpes: début du procès de l'ancien maire de Montgardin accusé de viol et agressions sexuelles sur mineurs

Le tribunal de Gap.

Le tribunal de Gap. - BFM DICI

Jean-Marc Aurouze est jugé devant la cour criminelle de Gap pour des faits d'agressions sexuelles sur dix victimes dont un viol. Il encourt jusqu'à vingt ans de prison.

C'est un procès attendu. Dès ce mercredi 22 mai, et jusqu'à vendredi, s'ouvre le procès de Jean-Marc Aurouze, l'ancien maire de Montgardin (Hautes-Alpes). Il est jugé devant la cour criminelle de Gap pour des faits d'agressions sexuelles sur dix victimes dont un viol. Il aurait aussi eu en sa possession des images pédopornographiques.

Une affaire qui remonte à 2021

Le début de l’affaire remonte en mars 2021, lorsque plusieurs jeunes filles âgées de 11 à 13 ans à l’époque, signalent aux gendarmes des attouchements sexuels de la part de l'élu. Le 25 mars 2021, devant la gravité des faits, il est placé en garde à vue. Il démissionne deux jours plus tard et quitte la mairie de Montgardin.

Selon les enquêteurs, Jean-Marc Aurouze avait quasiment toujours le même mode opératoire. Il fréquentait régulièrement le centre équestre, avant d’inviter les jeunes filles chez lui.

Le procureur de Grenoble précisait à l’époque dans un communiqué que les jeunes filles "reprochent au maire de les avoir accueillis à son domicile pour des goûters au cours desquels il en profitait pour leur faire des 'câlins' en leur caressant les cuisses, les fesses ou la poitrine, ou en les attrapant par les hanches."

Interrogé par BFM DICI avant le début du procès, Me Kader Sebbar, l'avocat de l'accusé, évoque des gestes maladroits. "C'est plus des mains baladeuses que l'on peut lui reprocher que des intentions pédophiliques. (...) Toutes les victimes le présentent comme quelqu'un de très tactile, ce dossier a été monté artificiellement", précise-t-il.

"Ce sont des mains qui se baladaient sur les épaules, sur les hanches ou sur les fesses. La coloration pénale de ces agissements reste des agressions sexuelles mais dans l'esprit de mon client c'était des mains baladeuses", ajoute le conseil.

Des accusations de viol

Mais ce qui va cristalliser la cour pendant ces trois jours de procès sont les accusations de viol et d’agressions sexuelles émises par une jeune femme, âgée de 16 ans au moment des faits. Ces accusations portent notamment sur une pénétration digitale, datant de 2018.

La victime aurait d'ailleurs rapporté aux enquêteurs une discussion par messages qui pourrait ressembler à du chantage fait par l'élu. Ce sont donc les qualifications de "contrainte morale" et de "viol" qui vont être au cœur des débats pendant trois jours.

Mais selon l'avocat de Jean-Marc Aurouze, la relation sexuelle était consentie. "Dans la mesure où il n'y avait aucune ruse, aucune malice, aucune violence et que l'acte a duré une demi-heure tout me laisse à penser qu'il y a eu consentement. Il y a aussi eu pléthore d'échanges par SMS entre les deux qui sont sans équivoque. Je suis persuadé que si Monsieur Aurouze n'avait pas eu 66 ans au moment des faits mais 25 ans il n'aurait pas été poursuivi", s'exclame maître Kader Sebbar.

Jean-Marc Aurouze encourt jusqu’à 20 ans d’emprisonnement. Le verdict est attendu vendredi 22 mai en fin de journée.

Simon Caillet avec Martin Regley