Gap: la manifestation "No Border" émaillée de heurts entre militants et forces de l'ordre

Face au risque de troubles à l'ordre public et d'affrontements avec les forces de l'ordre, la manifestation avait été interdite. "No Border", la déambulation du mouvement Passamontagna, a tout de même pris place ce mardi dans les rues de Gap. Elle a rassemblé jusqu'à 200 militants, a indiqué la préfecture des Hautes-Alpes dans la soirée, dont certains se sont engagés dans des heurts avec les policiers mobilisés.
"Confrontées à des violences caractérisées notamment par des jets de pierres, les forces de l’ordre ont fait un usage limité de grenades lacrymogènes", expliquent les autorités.
Les manifestants, hostiles aux politiques françaises et européennes en matière de migration et à l'idée même de frontière, se sont concentrés dans les zones de Tokoro, du parc de la Pépinière et de la gare. "Sont dénombrés sur les secteurs concernés quelques dommages matériels au détriment de biens publics et privés tels que mobiliers et abribus dégradés, palettes incendiées, tags", poursuit la préfecture. Des feux de broussailles ou de containers ont également été identifiés et pris en charge par les pompiers.
Une journée "très difficile"
La situation s'est apaisée aux alentours de 17 heures. La circulation, perturbée une bonne partie de la journée, a pu reprendre dans les minutes qui ont suivi.
En prévision des heurts, plusieurs commerçants gapençais avaient fait le choix de fermer les portes de leur boutique. Jeff Ronzevalle, directeur de l'association des commerçants du centre-ville de Gap, assure à BFM DICI que "la journée a été très difficile" pour beaucoup d'entre eux.
Le cortège - présenté comme une caravane passante constituée d'environ 250 militants de diverses nationalités européennes -, s'était élancé samedi de Clavières, en Italie, et avait pris la direction de Montgenèvre "en contournant les dispositifs de contrôles frontaliers". Selon la préfecture, "des violences contre les forces de sécurité intérieure, violences caractérisées par des jets de pierres et par l’usage de fumigènes" avaient déjà été constatées à Briançon.