Faucon-du-Caire: des habitants s'opposent à un projet de parc photovoltaïque

L'installation d'un dispositif produisant de l'énergie renouvelable cause régulièrement des tensions entre les pouvoirs publics et les habitants. Le petit village de Faucon-du-Caire ne déroge pas à la règle. Fin 2023, le conseil municipal a validé un projet d'installation de deux parcs photovoltaïques de 20 et 6 hectares. Une décision qui provoque la colère d'une partie des habitants.
Un collectif local nommé "forêt sans photovoltaïque" alerte sur les dangers que représentent ces parcs selon eux. "Les deux sites sont en crête, ça va accentuer l'érosion, ça va pourrir les sources qui vont être polluées et risquent d'être taries" assure Lydie Richer, résidente de la commune.
Une étude d'une durée de cinq ans, actuellement en cours, doit vérifier la viabilité du projet. "Au niveau biodiversité c'est quelque chose de phénoménal. Il faut penser que Faucon-du-Caire est une commune paysanne, ça va priver un éleveur de pacage" poursuit Lydie Richer.
Un apport financier non-négligeable
Les membres du collectif accusent la mairie de ne pas avoir mené assez de concertations en amont du projet. Robert Zunino, maire de Faucon-du-Caire, affirme quant à lui qu'une réunion d'information avait été organisée et que Lydie Richer était la seule personne à s'opposer aux panneaux photovoltaïques au cours de celle-ci.
L'édile y voit une opportunité de renflouer les caisses de la commune, puisque chaque hectare proposé à la location rapporte 2.000€. "Cela permet de financer d'autres projets qui amélioreront les conditions de vie des gens qui habitent la commune et, peut-être, créer des emplois", explique Robert Zunino.
D'autant que le projet aurait un impact limité sur la biodiversité: il ne concerne selon lui que 26 hectares sur les 120 que compte la commune. De plus, les sites concernés ne comportent que du bois de mauvaise qualité ou des zones broussailleuses.
La crainte d'une destruction des forêts
Le projet n'est pas le seul qui pourrait avoir cours dans la Communauté de Communes du Sisteronais-Buëch. Il s'inscrit dans le cadre d'une loi d'accélération de production d'énergies renouvelables de 2023 qui limite les recours citoyens ainsi que les contraintes de préservation environnementales.
Le collectif "Forêt sans photovoltaïque" s'est constitué en réponse à cette loi. "Notre objectif est de protéger des centaines d'hectares qui risquent d'être détruits par les objectifs de cette loi et de créer un mouvement citoyen pour défendre ces forêts", clame Nicolas Boissieres, un membre du collectif.
La prochaine étape du projet devrait se dérouler en fin d'année 2024, puisqu'une réunion devrait avoir lieu afin de réunir tous les opérateurs: Derasp en tant que gestionnaire, l'ONF pour l'autorisation de déboiser, Enedis pour le raccordement, la préfecture pour les permis de construire.