"C'était la panique": un conseiller municipal dignois présent au Maroc pendant le séisme témoigne

Des sauveteurs cherchent des survivants sous les décombres d'une maison effondrée, à Moulay Brahim (Maroc), le 9 septembre 2023. - FADEL SENNA / AFP
"Vraiment c’est un mauvais moment à vivre, je ne le souhaite à personne". Bernard Teyssier, conseiller municipal et président du Géoparc de Haute-Provence, était à Marrakech quand un puissant séisme a touché le Maroc, dans la nuit de vendredi à samedi.
"Les murs se sont mis à trembler"
Il faisait partie d'une délégation avec la maire de Digne-les-Bains, Patricia Ganet, sur place pour assister à la dixième conférence internationale sur les Géoparcs mondiaux de l'Unesco. Il a pu être joint par téléphone par BFM DICI pour revenir sur cette nuit cauchemardesque.
"Nous venions de regarder le match de la Coupe du monde de rugby et après la victoire, nous sommes rentrés à l’hôtel. J'étais à moitié endormi, c’était vers minuit. D'un coup, je me suis demandé ce qui arrivait. Les murs se sont mis à trembler, ça tremblait à droite et à gauche avec un bruit énorme", se remémore-t-il.
"J’ai vite ouvert la fenêtre et j’ai vu des gens qui se déplaçaient dans la rue. J’étais au 4e étage, il y avait des gens qui sortaient de l’hôtel, d’autres qui n’étaient pas tout à fait habillés. C’était la panique. Je me suis précipité dehors, j’ai tout laissé et on s’est tous retrouvé sur une placette devant l’hôtel", continue le conseiller municipal de Digne-les-Bains.
"On a passé une mauvaise nuit"
Bernard Teyssier mentionne un "moment très difficile à vivre même si la secousse n’a duré qu'environ 15 secondes". Il affirme n'avoir "jamais assisté à un choc aussi important" de sa vie. "Quand j’ai descendu les escaliers, je me languissais d’arriver à la porte de l’hôtel. Je me suis dit que je n’allais pas arriver à temps et que ça allait me tomber sur la tête."
"Jusqu’à 2h du matin, on a attendu dehors qu'on nous donne le feu vert pour regagner nos chambres. Je peux vous dire qu’on a passé une mauvaise nuit parce que nous n'étions pas tranquilles. (...) Vraiment, c’est un mauvais moment à vivre je ne le souhaite à personne", affirme l'élu au micro de BFM DICI.
Séjournant à Marrakech, le conseiller municipal explique qu'il n'y a "pratiquement pas de dégâts, si ce n’est des vitres cassées et des murs fissurés" où il se trouve. Mais "dans la vieille ville, il y a beaucoup de dégâts, même les murs qui entourent la ville de Marrakech sont détériorés". Il ajoute avoir "vu des bâtiments détruits en passant en taxi".
Une aide de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur
Ce samedi, l’ambiance est très pesante, explique l'élu. Le congrès devait se terminer lundi mais il a été abrégé et les sorties ont été annulées. La délégation dont il fait partie doit rentrer dès ce dimanche.
Un terrible séisme a touché le Maroc dans la nuit de vendredi à samedi, notamment la région de Marrakech, Al-Haouz et Ouarzazate. Il s'agit du tremblement de terre le plus important jamais connu par le pays, selon les médias locaux, avec une magnitude de 7 sur l'échelle de Richter.
Au moins 1037 personnes sont mortes et 1204 ont été blessées selon un bilan provisoire. Trois régions françaises, dont celle de Provence-Alpes-Côte d'Azur, ont promis un million d'euros d'aide humanitaire.
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