Briançon: la municipalité saisit le tribunal judiciaire pour mettre fin au squat de l'ancien boulodrome

Il ne reste plus que deux jours avant la trêve hivernale et donc la quasi-impossibilité de faire expulser les occupants du squat de l'ancien boulodrome de Briançon (Hautes-Alpes). Une conséquence de la décision du juge du tribunal administratif de Marseille rendue le 25 octobre: ce dernier s’est déclaré incompétent pour autoriser une expulsion.
Puisque le bâtiment n'appartient plus à la mairie mais à l'amicale Boule briançonnaise, le juge a estimé que le domaine public n'est pas concerné par la requête en référé déposée par la mairie de Briançon le 16 octobre en vue "d’ordonner l’expulsion des occupants".
Dans la foulée, la mairie a déposé un nouveau recours cette fois aux côtés de l’association briançonnaise et "en procédure d’urgence" auprès du tribunal judiciaire de Gap. Il s'agit pour le maire de Briançon Arnaud Murgia d'aller au plus vite afin d'obtenir gain de cause avant la trêve hivernale.
"La ville reste déterminée à mettre fin à ce squat", a-t-il expliqué par communiqué.
Si la justice reconnaît des manœuvres, contrainte ou voie de fait, les occupants du squat pourraient tout de même être expulsés pendant la trêve hivernale.
L’amicale Boule briançonnaise s’estime "prise en otage"
Contactés par téléphone par BFM DICI, les dirigeants de l'amicale Boule briançonnaise se disent déterminés eux aussi à mettre fin à l’occupation illégale et expliquent que le bâtiment était encore utilisé pour des réunions administratives.
Il y a, selon eux, à l'intérieur pour 25.000 euros de matériel, notamment une cuisine toute équipée. "Nous craignons pour notre projet de trouver un repreneur, il y a un traiteur qui voulait louer le bâtiment, nos locaux actuels ne sont pas adaptés à nos activités, nous nous sentons pris en otage", explique Christian Brémond un des administrateurs de l’association.
Les dirigeants de l’association s’inquiètent aussi pour leurs informations privées. "Nous avons les chèques, les courriers et nos relevés avec nos informations bancaires qui arrivent dans la boîte aux lettres", soulignent-ils.
Les avocats des occupants du boulodrome ont confié à BFM DICI avoir saisi le tribunal judiciaire de Gap et la procureure de la République pour deux plaintes à l'encontre de la mairie de Briançon, contre X et directement contre Arnaud Murgia pour diffamation, faux et usage de faux. La procureure de la République de Gap, Marion Lozac'hmeur, n'a pas confirmé ces informations.