Hautes-Alpes: une chienne tuée à Moydans, sa propriétaire accuse les bergers d'Anatolie d'un éleveur

Deux semaines plus tard, Nathalie est encore profondément touchée. À Moydans, dans les Hautes-Alpes, sa chienne, Kréma, un border collie bleu merle, a été mordue, pense-t-elle, par des bergers d'Anatolie, des chiens de protection de troupeaux.
5.000 euros d'opérations vétérinaires, une semaine de stress et d'angoisse, avant de se résoudre à faire euthanasier celle qu'elle décrit comme son "binôme de vie".
Cette cohabitation impossible avec les chiens de protection de l'éleveur de la commune remonte à loin. Il y a déjà un an, la chienne de Nathalie avait subi des morsures, bénignes cette fois. Elle avait alors porté plainte, sans suite.
L'habitante de Moydans dit avoir subi des représailles, avec sa voiture rayée, le pare-brise explosé. Depuis, les bergers d'Anatolie auraient tué au moins deux animaux de compagnie dans le village. Une situation qui met en colère Nathalie. "On ne comprend pas qu'ils sortent des enclos et se baladent dans le village, qu'ils poursuivent ma fille, qu'ils viennent dans mon jardin", assure cette dernière.
"C'est un fléau qui doit s'arrêter. On a le droit de prendre des bergers d'Anatolie, des patous, mais il faut les éduquer", exhorte-t-elle.
"J'ai eu la trouille de ma vie"
Avec la mort de Kréma, elle a décidé de porter plainte une nouvelle fois. Mais dans le village, ces bergers d'Anatolie représentent un problème récurrent et bien connu. À cause d'un rétrécissement de la route, des feux ont été installés à chaque entrée de la commune.
Daniel, un ami de Nathalie, a connu une belle frayeur alors qu'il attendait son tour pour passer. "Je me suis empressé de fermer la vitre, je les sentais dangereux. C'est arrivé deux fois. J'ai eu la trouille de ma vie", raconte le riverain sur notre antenne.
Pour tenter d'apaiser la situation, la mairie a déployé un arrêté municipal. Désormais, les troupeaux de l'éleveur, et donc les chiens de protection, ne peuvent plus être situés aux abords de la route nationale. Et selon un accord passé entre les élus et l'éleveur, celui-ci donne la localisation de son troupeau à la maire du village, qui en informe la population, pour éviter que les gens ne se promènent dans ce secteur.
Contacté par BFM DICI, l'éleveur se défend. "Je fais ce que je peux pour que ça se passe bien", assure-t-il. Pour lui, le problème vient du comportement des gens, qui s'approchent trop près du troupeau avec leurs chiens et déclenchent la réaction des bergers d'Anatolie.
L'homme explique également suivre les directives de la mairie, qui reste désarmée face à ce problème plus global, qui dépasse Moydans, celui de la cohabitation entre chiens de protection et population.