Alpes-de-Haute-Provence: une salle pluriactivités autosuffisante en énergie inaugurée à Auzet

La salle a été inaugurée ce mardi 29 octobre dans le petit village des Alpes-de-Haute-Provence. - BFM DICI
Qui aurait dit qu'une salle pluriactivités aurait autant de cordes à son arc? À Auzet, un village d'une centaine d'habitants dans les Alpes-de-Haute-Provence, ce bâtiment est la promesse d'un nouveau visage.
D'abord, construit en écoconstruction, l'édifice est certifié "passif" par la Fédération Française de la construction passive (avec un besoin en chauffage de 15kWh/m² à l'année). Cela signifie basiquement que la construction produit plus d'énergie qu'elle n'en consomme, notamment grâce à ses panneaux solaires.
"Le surplus est utilisé dans la commune", confirme l'architecte qui l'a conçu, Benoit Grimaud. "C'est un bâtiment dans lequel on va être en confort tout au long de l'année. Aussi bien en été, qu'en hiver."
La salle est construite avec beaucoup de bois en partie planté localement, des mélèzes plus précisément. L'architecte l'assure: "On n'a pas besoin de chauffage actif, une simple bougie permet de chauffer l'espace."
Un projet pour dynamiser le village, vieux de plusieurs années
Le projet de salle écoresponsable est le fruit d'un engagement du maire honoraire qui s'était, lors de sa première mandature, en 1989, après un plan de revitalisation de la commune et de redynamisation, appuyé sur l'écodéveloppement.
"Il restait une trentaine d'habitants, dont la plupart étaient des personnes âgées très pessimistes quant à l'avenir du village. Il fallait être un peu fou de s'attaquer à ça (...). Mais j'ai passé ici une enfance tellement heureuse que je ne voulais pas voir ce village mourir. Je ne sais pas si j'ai bien fait, mais aujourd'hui ce village vit bien", relate dans un sourire l'ancien maire, Roger Isoard.
C'est finalement avec son neveu, Christian Isoard, le maire actuel de la localité, que le projet voit enfin le jour. Un parcours du combattant mené par les deux hommes, notamment à cause du prix élevé de l'investissement: plus de 600.000 euros hors taxes, dont 333.000 euros financés par la commune (14.000 du département, 100.000 de la région et 250.000 de la part de l'État).
Pour la mairie, c'est aussi une façon de se démarquer des autres villages. "Je suis très fier, j'étais sceptique au début, à cause du coût, de la crise de l'énergie après le Covid... C'est vraiment une grande réussite, j'incite mes collègues maires à se lancer dans ce genre de projet" ajoute Christian Isoard, lui-même maçon de métier. "Ça n'a pas été facile, mais on a réussi."