Alpes de Haute-Provence: les agriculteurs sur le qui-vive face au risque de gel

Sascha Meyer reste attentif aux évolutions météorologiques. - BFM DICI
Le gel est un ennemi particulièrement redouté au printemps dans le milieu agricole. Alors que la plupart des arbres et des cultures ont commencé à bourgeonner, un coup de gel pourrait réduire drastiquement la production.
Si le début de saison a globalement épargné les agriculteurs des Alpes du Sud, la baisse brutale des températures oblige donc les agriculteurs à redoubler de vigilance. La journée de vendredi s'annonce particulièrement fraîche.
"On annonce 0°C mais si le vent ne s'arrête pas, on est sauvé" espère Sascha Meyer, agriculteur à Dauphin. "En revanche, s'il s'arrête on va avoir une dépression et le gel va venir s'installer. C'est ce qu'on appelle une gelée blanche et, en gros, ça va brûler les bourgeons, les feuilles et les grappes sur certaines vignes déjà développées" poursuit-il.
"On ne dort pas tranquille"
D'habitude épargnées par une croissance tardive, les vignes de l'agriculteur ont commencé leur développement plus tôt cette année. "Normalement à cette période les bourgeons ne sont toujours pas sortis, sauf qu'avec les températures du mois de mars, on a 2 à 3 semaines d'avances. Donc ce qu'on craint c'est que le vent s'arrête et que la rosée gèle sur les bourgeons".
L'agriculteur est équipé de stations connectées avec des alarmes qui se déclenchent dès que les 3 degrés approchent, mais ce n'est pas suffisant pour rassurer le Bas-Alpin. "Quand c'est comme ça, forcément on ne dort pas tranquille et dès que les alarmes sonnent, on avise à ce moment-là", explique-t-il.
Mais pas question d'improviser pour autant. "On va installer des brulis de paille, sans les brûler. En fait, on va essayer de faire un micro climat pour tenter de faire un nuage épais pour éviter une différence de températures au levé du soleil (...). Si le vent s'arrête d'un coup, on n'aura pas le temps de faire ce nuage épais, donc on est un peu entre deux en ce moment", conclut l'agriculteur.
Sascha, comme la plupart des autres agriculteurs des Alpes de Haute-Provence, sera donc sur le qui-vive cette nuit. La prudence restera de mise par la suite, puisque les gelées peuvent encore arriver jusqu'au passage des Saints de glace à la mi-mai.