Provence: la lavande bientôt classée au patrimoine mondial de l'Unesco?

Des producteurs souhaitent que la plante emblématique de Provence soit classée au patrimoine mondial. Une reconnaissance qui devrait permettre de protéger cet atout aussi bien économique que culturel.

C’est la plante emblématique de la Provence, et elle pourrait bien être reconnue au niveau au patrimoine mondial de l'Unesco. La candidature a officiellement été lancée dans la région Sud-Provence-Alpes-Côte d'Azur, portée par les producteurs locaux.

L'atout économique de la région

Un statut qui devrait permettre de faire reconnaître la valeur de cette plante au niveau mondial. Notamment sur le plan économique, car la production de lavande et de lavandin couvre plus de 28.800 hectares sur la région Sud, dont plus de 13.500 hectares uniquement dans les Alpes-de-Haute-Provence. Le marché des huiles essentielles est également primordial dans la région.

Pour Francis Vidal, Grand maître de la commanderie de la lavande de Haute-Provence, voir cette plante classée au patrimoine de l’Unesco serait un peu comme "une assurance-vie" pour les producteurs locaux.

"Parce qu’à partir du moment où un patrimoine est classé, personne ne voudra le voir disparaître, et donc tout sera mis en œuvre pour le conserver et venir en aide autant que possible à nos producteurs", explique-t-il au micro de BFM DICI.

Un symbole culturel

Mais plus qu’une source de richesse économique pour la région, la lavande représente aussi une part importante de la culture provençale. "On oublie l’aspect poétique", déclare Laurent Depieds, président de la Fédération Départementale des Syndicats d'Exploitants Agricoles des Alpes-de-Haute-Provence. "La lavande a influencé énormément d’écrivains, de photographes, de peintres."

La lavande est également importante pour le tourisme et le rayonnement de la région, en particulier en période de floraison. "Bien sûr, c’est un revenu agricole, mais ce sont aussi des paysages”, rappelle Gilles Ripert, conseiller régional. "Si demain, la lavande disparaissait des paysages, ce serait catastrophique pour nous."

Cette candidature doit donc permettre de protéger cette plante emblématique de la Provence, qui est déjà menacée de surproduction depuis quelques années. La production de lavande s’est étendue bien au-delà de sa région originelle de Provence, si bien qu’on en trouve désormais jusque dans la Beauce.

Une surproduction qui a déjà causé une chute du cours de la lavande et qui impacte les producteurs. Laurent Depieds fait également état de certaines entreprises qui "ne jouent pas le jeu" sur le prix des produits à base de lavande. Il espère qu’une reconnaissance de ce patrimoine permettrait de "revenir à certains fondamentaux".

Mais il pourrait s’écouler encore quelques années avant que la candidature déposée par la région soit acceptée, et que la lavande soit officiellement classée au patrimoine mondial de l’Unesco.

Barbara Tornambé avec Laurène Rocheteau