Alpes-de-Haute-Provence: les agriculteurs face à une surproduction de lavande

En trois ans, le cours de la plante a chuté de 60%. Le kilo se vend désormais à dix euros, alors même que la production coûte le double aux agriculteurs.

Elle est emblématique de la région provençale: la lavande a longtemps représenté une source de richesse pour les Alpes-de-Haute-Provence.

Mais ces dernières années, avec des sites de plantation qui se multiplient et une chute du cours de cette plante, les agriculteurs locaux se retrouvent avec une surproduction sur les bras.

Le cours de la lavande a chuté de 60%

Il y a encore trois ans, la production de lavande était un marché rentable. Les producteurs pouvaient espérer vendre un kilo de lavande entre 30 et 35 euros. Mais cette plante lucrative a attiré beaucoup de producteurs, qui se sont mis à cultiver de la lavande bien au-delà de la Provence.

Aujourd'hui, on trouve des plantations de lavande jusque dans la Beauce, en Centre-Val de Loire, qui est majoritairement une terre à blé.

Aujourd'hui, les quantités produites sont telles que les producteurs ne savent plus quoi faire de toute cette lavande, qui n'est plus si profitable. Depuis trois ans, le cours de cette plante s'est effondré, perdant jusqu'à 60% de sa valeur.

Le marché de la lavande tourne aujourd'hui autour de dix euros le kilo, ce qui représente une perte pour les agriculteurs, dont les coûts de production s'élèvent à vingt euros.

"À l'heure actuelle, des parcelles comme ça ne sont pas du tout rentables", déclare un producteur installé à Banon, dans les Alpes-de-Haute-Provence, au micro de BFMTV.

Les coûts de production augmentent

Autre problème pour ces producteurs: la hausse du coût de l'énergie. Car ils doivent distiller la lavande pour en faire des huiles essentielles. "Nous allons distiller dans un mois et demi. Si l'énergie continue d'augmenter, c'est le coût de distillation qui va augmenter."

Pour éviter de perdre trop d'argent, certains agriculteurs en viennent à arracher leurs plants de lavande. Car ils ne peuvent simplement pas attendre quelques années que le cours remonte sans s'occuper de leurs plantations: "La lavande, c'est quand même une culture qui s'entretient. Si vous ne l'entretenez pas, elle périclite, elle va disparaître d'elle-même."

Cédric Faiche et Laurène Rocheteau