BFM Business
Auto

Zones à faibles émissions: 2023, ou le début de la "chasse aux vieilles voitures"

placeholder video
Certaines agglomérations doivent commencer à verbaliser les véhicules jugés trop polluants en infraction quand d'autres inaugurent leurs zones à faibles émissions (ZFE) ou doivent la lancer d'ici à la fin de l'année.

Le Grand Paris, Rouen, Reims, Stasbourg, Lyon, Grenoble, Saint-Etienne, Nice, Aix-Marseille, Montpellier, Toulouse: ces 11 agglomérations sont les premières ZFE françaises.

Un acronyme qui désigne les zones à faibles émissions, qui peuvent exclure de la circulation en permanence les véhicules jugés trop polluants selon leur vignette Crit'Air.

En place depuis plusieurs années dans certaines agglomérations, les interdictions n'étaient jusqu'ici que "pédagogiques". Pourtant, l'enjeu de la qualité de l'air fait partie des priorités du gouvernement et toutes les agglomérations de plus de 150.000 habitants devront disposer d'une ZFE en 2025.

Principal changement attendu cette année: les premières verbalisations. C'est notamment le cas à Lyon, où ce 1er janvier marquait la fin de la "phase pédagogique" pour les premiers bannis de la circulation: les sans vignette (voitures immatriculées avant 1997) et les Crit'Air 5 (Diesels immatriculés entre 1997 et 2001).

Les automobilistes et conducteurs de deux-roues en tort risquent une amende forfaitaire de 68 euros. Les chauffeurs de poids-lourds doivent eux, s'attendre à une amende de 135 euros.

A Lyon, les contrôles vont d'abord être effectués par des agents de police sur les véhicules stationnés et en circulation. Mais ils devraient devenir à terme automatique à l'aide de radars ou de caméras, c'est notamment ce que prévoit la métropole du Grand Paris à partir de 2024.

Combien de véhicules concernés?

Chaque métropole doit fixer son calendrier d'interdiction: dans le Grand Paris par exemple actuellement, les sans vignette et les Crit'Air 5 et 4 sont interdits de circuler en semaine de 8h à 20h dans la zone délimitée par l'A86, soit un total de 77 communes et 5,61 millions d'habitants concernés.

Si on regarde au niveau national, ces premiers véhicules visés deviennent relativement rares dans le parc automobile actuel. Surtout, le gouvernement et les élus locaux mettent souvent en avant les aides importantes destinés aux ménages les moins favorisés pour changer de voiture, et sans forcément passer à l'électrique. La prime à la conversion, qui permet de recevoir une subvention en échange de la mise à la casse d'un véhicule ancien, et des aides locales, pour l'achat d'un véhicule essence récent Crit'Air 1 (première immatriculation au plus tard en 2011).

La vraie bascule se fera plutôt au niveau de l'interdiction des Crit'Air 3, qui concerneront les véhicules diesels immatriculés entre 2006 et 2010 et les modèles essence immatriculés entre 1997 et 2005, soit un total d'environ 10 millions de véhicules, toujours au niveau national. Pour le Grand Paris, c'est prévu pour l'été 2024.

Mais c'est aussi au niveau local qu'il peut être intéressant d'observer le parc automobile actuel.

Notre infographie interactive ci-dessus permet ainsi d'observer le nombre de véhicules, classés par vignette Crit'Air et par motorisation, pour chaque région française.

De quoi anticiper les futurs véhicules bannis à terme en France: il devrait y avoir un total de 43 ZFE en France d'ici à 2025.

Julien Bonnet, avec Théophile Magoria