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Les Zones à faibles émissions, un dispositif flou pour une large majorité d'automobilistes

57% des conducteurs réguliers déclarent avoir déjà entendu parler des ZFE, mais seuls 28% d’entre eux savent vraiment de quoi il s’agit, révèle une étude OpinionWay pour le loueur Enterprise.

Les Français restent encore mal informés sur les zones à faibles émissions (ZFE). Ce dispositif, qui exclut progressivement les véhicules jugés les plus polluants des grandes agglomérations françaises, concerne pourtant des millions de voitures.

57% des conducteurs réguliers déclarent avoir déjà entendu parler des ZFE, mais seuls
28% d’entre eux savent vraiment de quoi il s’agit, révèle une étude OpinionWay* pour le loueur Enterprise.

La voiture, mode de transport numéro un des Français

Cette étude rappelle pourtant le poids important de la voiture dans le quotidien des Français. Sur les 90% de Français propriétaires d’un véhicule, 79% déclarent l’utiliser plusieurs fois par semaine. Ce résultat diffère selon les territoires: 60% des Franciliens conduisent une voiture au quotidien, 83% dans le reste du pays.

Logiquement, plus la densité de population est forte, moins la voiture est utilisée, avec un taux d'utilisation de la voiture au quotidien qui grimpe à 91% chez les habitants des
communes rurales ou de villes de moins de 20.000 habitants conduisent leur voiture au quotidien, et (tout de même) 56% en agglomération parisienne (Paris et petite couronne).

Quelles motorisations au quotidien?

Et en quoi roulent ces automobilistes du quotidien?

"Les voitures thermiques demeurent les véhicules les plus utilisés au quotidien. En effet, 42% des conducteurs quotidiens roulent au diesel et 36% roulent à l’essence, loin devant une minorité d’automobilistes qui ont choisi de rouler en "véhicule propre" (véhicules hybrides et électriques), qui regroupent à eux deux seulement 7% de conducteurs", souligne le communiqué d'Enterprise.

Avec des disparités régionales, le diesel est ainsi plus utilisé en régions (46%) qu'en Ile-de-France (25%). Depuis le début de l'année en France, les voitures électriques réprésentent 11,9% des ventes, et celles en hybrides 28,4%, en forte progression par rapport à l'an dernier. Mais il faut un certain temps pour que le parc automobile évolue.

Des avantages reconnus malgré les réticences

Comme le soulignait déjà une précédente étude publiée en mars dernier, les ZFE restent assez mystérieuses pour ces automobilistes du quotidien. Dans celle d'OpinionWay pour Enterprise, les règles ne sont pas claires pour 68% d’entre eux, un taux qui grimpe à 78% pour ceux n’ayant pas de ZFE installées ou en projet.

Mais les avantages de ces zones semblent bien assimilés, avec 73% des conducteurs réguliers qui reconnaissent que ce dispositif permet de réduire le nombre de véhicules en circulation et 67% pour qui cela contribue "à un environnement urbain moins pollué".

Pour faire face à ces nouvelles restrictions, 23% des sondés disent vouloir éviter de rouler au sein des ZFE, 18% à utiliser uniquement un moyen de transport alternatif et 13% déclarent vouloir acheter un véhicule conforme. Un conducteur sur quatre possède déjà un véhicule conforme.

Mais certains automobilistes envisagent aussi d'abandonner leur véhicule individuel: ils sont 64% des conducteurs concernés par les ZFE à reconnaître que la location ponctuelle d’un véhicule peut représenter une solution en remplacement de l’utilisation de leur véhicule individuel.

La menace d'une amende comme électrochoc?

L'absence (pour le moment) de verbalisation peut être vue à la fois comme une raison, mais aussi une cause de ce manque d'information des Français. Un temps pédagogique nécessaire selon les autorités mais qui freine aussi la prise de conscience et reflète aussi la difficulté des différentes autorités, gouvernement et collectivités territoriales, à communiquer sur le sujet pendant cette période transitoire. Période qui a démarré il y a 7 ans avec la mise en place des premières ZFE en 2015.

En effet, seuls 55% des conducteurs réguliers interrogés dans l'étude sont au courant de l’existence d’une amende encourue pour non-respect d’une ZFE, selon le véhicule utilisé, et seuls 7% en connaissent le montant, qui peut atteindre 450 euros.

La menace d'une sanction pécuniaire est toutefois bien mieux anticipée par les conducteurs au contact direct avec une ZFE: 87% sont conscients d'être potentiellement touchés au portefeuille s'ils sont pris roulant avec une vignette Crit'air interdite.

La ZFE du Grand Paris devait par exemple mettre en place la verbalisation des véhicules actuellement bannis fin 2021, mais cette mesure a été repoussée sine die. La mise en place de la vidéoverbalisation, qui permettra d'associer les plaques d'immatriculation aux vignettes Crit'Air permettra de sanctionner automatiquement les contrevenants.

*L’étude "Les Français et les ZFE, où en sommes-nous ?"a été réalisée en partenariat avec Opinion Way, auprès d’un échantillon de 1073 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères d’âge, de catégorie socioprofessionnelle, de catégorie d’agglomération et de région de résidence. Les interviews ont été réalisées par questionnaire autoadministré en ligne sur système CAWI, les 9 et 10 mars 2022

https://twitter.com/Ju_Bonnet Julien Bonnet Journaliste BFM Auto