Mondial 2018: vous n'aurez bientôt plus de rétroviseurs sur votre voiture

Au Mondial de l’Automobile de Paris, le bon vieux rétroviseur a du souci à se faire. Comme le frein à main mécanique ou la boite de vitesses manuelle, le rétro fait partie de ces éléments datant des débuts de l’automobile (ou presque) bousculés par la technologie.
Plusieurs constructeurs présentent sur le salon des modèles de série qui remplacent les rétroviseurs par des caméras. C’est le cas d’Audi, sur son premier SUV électrique e-tron, ou du Japonais Lexus, qui propose cette technologie sur sa dernière ES.
Miser la nouveauté technologique
Le premier constructeur à proposer cette technologie sur un modèle de série était en fait Volkswagen, dès 2013. La XL1, un petit modèle électrique, ne fut cependant commercialisé qu’à 250 exemplaires, vendus chacun plusieurs centaines de milliers d’euros.
La véritable année zéro du rétro-caméra, c'est donc bien cette année, et l’Europe est en avance sur ce sujet. Les rétro-caméras ont en effet été homologués sur le vieux continent, alors que la Chine se montre réticente, et que les Etats-Unis étudient actuellement la question. Les marques premium en font clairement un produit d’appel technologique.
"Je suis persuadé que nos clients vont le choisir en grande majorité, nous explique un porte-parole d’Audi. Sur une voiture électrique, qui propose les toutes dernières technologies, c’est clairement un plus".
Gagner en sécurité et en autonomie
C’est surtout meilleur pour l'autonomie de la voiture. Un rétroviseur classique casse en effet le flux d’air. Or, sur le SUV e-tron, Audi a tout fait pour rendre le véhicule plus aérodynamique, afin de préserver l’autonomie. Le choix des rétro-caméras y participe. Moins larges, moins longues, ces caméras ne cassent pas le flux d’air, et permettent de gagner une vingtaine de kilomètres d’autonomie, sur les 400 kilomètres annoncés par Audi.
Autre atout des rétro-caméras: ils suppriment l’angle mort. La caméra filme tout ce qui se passe sur le côté et l’arrière du véhicule, une image plus large que celle du rétro classique, un atout notamment sur autoroute. Le conducteur peut zoomer sur l’écran tactile pour ajuster cette image.
Les marques généralistes s’y mettent
Cette technologie a cependant un coût, d’où son arrivée d’abord sur des marques premium. Chez Audi, il faudra par exemple compter 1.000 euros environ pour s’offrir cette option. Mais des marques généralistes s’y intéressent également. C’est le cas de Toyota. Sur le Mondial, le Japonais propose un rétroviseur-caméra central cette fois sur les finitions haut de gamme de son SUV Rav4.
Ce dernier se compose d’un miroir classique, et dès qu’il bascule comme en mode nuit, le rétroviseur devient un écran. Il reprend alors les images de la caméra nichée dans le coffre. Le conducteur peut même jouer pour voir plus à gauche ou plus à droite. Autre avantage, si la banquette arrière est chargée, masquant le pare-brise, le conducteur a une parfaite vision de ce qui se passe à l’arrière du véhicule.