Airbags Takata: le gouvernement ordonne l'immobilisation de 800.000 véhicules supplémentaires

Le ministère de Transports a annoncé ce mardi avoir ordonné aux constructeurs automobiles toutes marques confondues d'immobiliser 800.000 véhicules supplémentaires en France équipés d'airbags Takata, mis en cause dans plusieurs accidents. Cette annonce porte à 1,7 million le nombre de véhicules visés par une interdiction de circuler (un "stop drive").
Selon le communiqué du ministère des Transports, les voitures concernées sont toutes celles équipées d'airbags considérés à risque en Corse et en Outre-mer ainsi que les voitures datant d'avant 2011 sur le territoire métropolitain hors Corse.
Un rappel généralisé à de nombreuses marques, assorti d'un "stop drive" pour certains modèles
Ces dernières sont désormais soumises à un "stop drive": il est demandé aux automobilistes de ne pas les utiliser avant d'avoir fait changer leur airbag. Cette mesure drastique, assez rare dans les procédures de rappel, est identique à celle qui concerne déjà les Citroën C3 et DS3.
"Pour les véhicules concernés par la demande de cesser immédiatement de conduire le véhicule ("stop drive"), chaque automobiliste concerné doit pouvoir bénéficier d’une solution pour se déplacer, jusqu’au remplacement du ou des airbags concernés", demande en outre le ministère dans son communiqué.
Dans le même temps, le ministère a demandé le rappel général de toutes les voitures équipées d'un airbag à risque partout en France, soit 600.000 véhicules en plus. Les airbags à risque sont de même technologie que ceux qui ont causé des accidents, soit au nitrate d'ammonium sans dessiccant.
"Cette décision vise à adresser un message clair et ferme aux constructeurs, tout en incitant les propriétaires des véhicules concernés à faire vérifier leur véhicule dès que possible", peut-on lire dans le communiqué du ministère. Les propriétaires ne sont toutefois pas soumis au stop drive.
2,5 millions de véhicules rappelés en tout
Ces annonces portent à 2,5 millions le nombre de véhicules visés par un rappel en France liés à ces airbags Takata, dont 1,7 million par un "stop drive", soit une obligation d'immobiliser la voiture.
De nombreux constructeurs ont dû immobiliser des millions de véhicules à travers la planète, afin de remplacer les airbags défectueux, depuis plus d'une décennie.
Les mesures annoncées ce mardi font suite à l'accident survenu le 11 juin à Reims lors duquel une femme de 36 ans a été tuée par l'explosion de son airbag Takata. La passagère à l'arrière, âgée de 13 ans, a elle été blessée légèrement.
C'est le deuxième accident mortel en métropole lié à ces airbags qui ont provoqué au total 18 morts et 25 blessés - dont 16 décès et 24 blessés dans les Outre-mer -, selon le ministère des Transports.
Après l'accident de Reims, le ministre chargé des Transports Philippe Tabarot avait demandé l'immobilisation de toutes les Citroën C3 et DS3 nécessitant un changement d'airbag, soit 100.000 véhicules.
Une mission d'inspection
Philippe Tabarot a lancé une mission d'inspection sur le sujet en février. Elle rendra prochainement ses conclusions, à la lumière desquelles le ministre n'exclut pas de prendre d'autres décisions.
En attendant, le ministre va prendre un arrêté dans les jours qui viennent pour que chaque automobiliste concerné par une mesure d'immobilisation puisse bénéficier d'un véhicule de courtoisie ou d'une prise en charge de sa voiture de location à l'approche des congés estivaux.
Comment savoir si votre véhicule est concerné?
Un site du ministère des Transports a recensé les modèles concernés toutes marques confondues sur une page internet dédiée. Il renvoie alors vers les pages dédiées de chaque constructeur. Une fois sur le site de la marque de votre voiture, il convient de rentrer le numéro VIN (le numéro de châssis du véhicule) afin de savoir si la voiture est concernée par une campagne de rappel et les modalités du dit rappel.