Strasbourg: les professeurs d'un collège en grève pour obtenir le relogement d'élèves sans-abri

La mobilisation ne faiblit pas. Devant le collège Lezay-Marnésia à Strasbourg, plusieurs pancartes ont été accrochées aux grilles: "collège occupé, élèves à la rue". Depuis plusieurs jours, l'équipe enseignante se bat pour dénoncer la situation de plusieurs collégiens, dont les familles sont sans logement et qui dorment à la rue.
Après avoir occupé l'établissement tout le week-end, certains professeurs ont décidé de se mettre en grève depuis ce lundi 11 novembre pour alerter les autorités, et notamment la Collectivité européenne d'Alsace (CEA).
"On ne lâche rien"
Ce mardi matin, 80% des enseignants sont en grève selon une professeure d'histoire-géographie du collège, rencontrée par l'AFP. "On ne lâche rien, on n'a pas mené tout ce combat pour rien", appuie Lydie Robin, conseillère principale d'éducation du collège au micro de BFM Alsace.
En tout, ce sont cinq familles qui sont concernées par cette situation, dont huit élèves du collège.
Selon cette dernière, depuis plusieurs années, le nombre d'enfants à la rue grandit. "À la base il n'y avait qu'une famille, depuis cette rentrée, on est dépassé. On a cinq familles à la rue", ajoute-t-elle.
Les équipes éducatives réclame que des logements de fonction vides soient mis à disposition. C'est le sens d'une pancarte affichée sur les grilles: "Élèves à la rue, logements de fonction vides".
La grève décidée lundi arrive "après des mois de dialogue qui n'a mené à rien", avec la Collectivité européenne d'Alsace (CEA), regrette auprès de l'AFP une professeure. "On en est là à occuper le collège car d'autres actions sont restées sans réponse et d'autres qui ne sont pas celles qu'on aimerait avoir", appuie à son tour la CPE.
Une différence de traitement évoquée
Lundi matin, Florian Kobryn, élu écologiste à la CEA présent devant le collège, a regretté que "le premier réflexe" de la collectivité soit de "se défausser, sous prétexte que ce ne serait pas de la compétence du département".
Et d'insister: "Pourtant, en 2022, la majorité alsacienne s'était montrée beaucoup moins frileuse à mettre en place, sans délai, ce même dispositif pour loger des réfugiés ukrainiens. Pourquoi aujourd'hui cette différence de traitement? Pourquoi cette solidarité à géométrie variable?".
Même son de cloche du côté d'un assistant d'éducation au micro de BFM Alsace. "Ce n'est pas une négociation. Ce sont des enfants à la rue, peu importe leur statut et les raisons pour lesquelles ils sont à la rue, ils doivent être hébergés et relogés", indique Octave Walzer
Selon les professeurs, le mouvement devrait se poursuivre jusqu'à ce que les enfants "soient mis à l'abri".