Strasbourg: les migrants du campement de la place de l'Étoile évacués

Dans la nuit noire, un ballet d'une quinzaine de camionnettes aux sirènes allumées s'est approché de la place de l'Étoile. Les forces de l'ordre ont délimité un périmètre de sécurité autour d'un terrain vert, au pied de l'Eurométropole de Strasbourg. C'est ici qu'un campement de migrants s'était formé il y a environ six mois.
Conformément aux déclarations de Jeanne Barseghian, la maire de la ville, l'évacuation des lieux a débuté ce mardi, peu après 6h du matin, et a pris fin moins de deux heures plus tard. L'opération de police s'est globalement déroulée dans le calme.
"J'ai pris, pendant le week-end, mes dispositions, et notamment tous les arrêtés administratifs qui étaient nécessaires suite au jugement rendu par le tribunal administratif", a indiqué l'édile sur BFM Alsace la veille. Vendredi dernier, le juge des référés avait ordonné à la mairie de procéder au démantèlement des tentes dans un délai de trois jours.
Les exilés orientés vers un gymnase
Deux bus ont été réquisitionnés pour évacuer les habitants du campement vers le gymnase Branly, dans le quartier du Wacken. Ils seront ensuite répartis selon leur situation administrative. Lundi, les services de la ville dénombraient une quarantaine ou une cinquantaine d'exilés sur la place de l'Étoile, contre 150 à 200 pendant un temps.
Plusieurs responsables politiques se sont rendus sur les lieux pour s'assurer du bon déroulement de l'opération de police, à l'image du député Emmanuel Fernandes, membre de l'union des partis de gauche (Nupes). Des représentants de Médecins du monde ont également fait le déplacement.
Fustigeant des "carences" dans la prise en charge des personnes sans domicile, la Ville de Strasbourg a annoncé lundi qu'elle intentait une action en responsabilité contre l'État. Jeanne Barseghian appelle ses homologues à se porter partie civile.