Mort de Lina: La Plaine, Haute-Saône, Nièvre… l'itinéraire à travers la France du principal suspect

Le corps de Lina a été découvert mercredi 16 octobre par les enquêteurs, qui ont réussi à retrouver l'adolescente en épluchant les données d'itinéraires de la voiture du principal suspect, Samuel Gonin.

Plus d'un an après sa disparition, le corps de Lina, jeune adolescente alsacienne de 15 ans, a été retrouvé à Sermoise-sur-Loire dans la région de Nevers (Nièvre), ce mercredi 16 octobre. Le corps a été retrouvé immergé dans un cours d'eau, en contrebas d'un talus.

Un dénouement loin de répondre à toutes les questions autour de cette affaire, alors que le principal suspect, Samuel Gonin, s'est donné la mort en juillet dernier à Besançon, emportant avec lui de nombreuses réponses.

Les enquêteurs tentent notamment aujourd'hui de comprendre comment Lina, disparue sur une petite route de Plaine dans le Bas-Rhin, a pu se retrouver à près de 500 kilomètres de là. Pour cela, les efforts se concentrent notamment sur l'itinéraire du meurtrier présumé.

Les données de la voiture passées au peigne fin

Les investigations avaient déjà montré l'instabilité de Samuel Gonin, avec de nombreux vols. Il conduisait notamment une voiture volée, une Ford Puma immatriculée en Allemagne, depuis de nombreux mois. Le véhicule, retrouvé en juin par les enquêteurs dans une fourrière de Narbonne, a été passé au crible et le verdict est tombé: l'ADN de Lina a été retrouvé dans l'habitacle.

Depuis, les enquêteurs ont utilisé les données du véhicule. S'il a été prouvé que la Ford Puma s'est bel et bien rendue à Plaine le jour de la disparition de Lina, reste à prouver que c'était bel et bien Samuel Gonin le conducteur du véhicule ce jour-là, car son téléphone portable n'a quant à lui pas borné dans la vallée.

Si le parcours de la voiture volée n'a pas été dans son intégralité révélé par les enquêteurs, ces derniers ont suivi sa trace pendant tout l'été en menant de nouvelles fouilles basées sur les données récoltées sur la Ford.

Un long itinéraire de la voiture de Samuel Gonin

Ainsi, au cœur de l'été, les forces de l'ordre se focalisent sur le bois dans les Vosges, puis en Haute-Saône près de Vesoul, lieux où la voiture s'est arrêtée. Plusieurs jours de recherches qui resteront vains. Le travail minutieux des enquêteurs est titanesque à ce stade des investigations, tant le périmètre d'itinérance de la Ford est immense à explorer.

Des fouilles sont même organisées durant l'été à Corancy dans le Morvan (Nièvre) en se basant sur l'itinéraire du véhicule. C'est finalement à une heure de route de cette commune que le corps de l'adolescente sera découvert quelques mois plus tard.

Les enquêteurs ont découvert que la Ford a borné près de Nevers au lendemain de la disparition de Lina, le 24 septembre.

Samuel Gonin retrouvé en janvier lors d'une course-poursuite

Si les données de la voiture ont pu déterminer son parcours à travers la France, la trace de Samuel Gonin, elle, disparaît. Rien n'indique avec certitude qu'il conduisait la Ford pendant tout ce périple, bien que l'homme était connu pour errer et être très mobile. Son ADN a également été retrouvé avec l'ADN de Lina sur des cordes présentes dans la voiture.

Il faut attendre quatre mois pour retrouver l'homme, toujours au volant de sa Ford volée, dans une station service de Besançon dans laquelle il avait volé de l'essence en août 2023. Un employé l'a reconnu et le principal suspect s'est enfui.

Le 6 janvier 2024, il fait de nouveau surface et est contrôlé par des douaniers sur l'A9 en direction de l'Espagne, en Languedoc-Roussillon. Samuel Gonin va tout faire pour échapper aux douaniers et va forcer trois barrières de péage. Il sera finalement arrêté après une course-poursuite de 30 minutes.

Devant les autorités, il passe aux aveux vis-à-vis des vols qu'il a commis, mais affirme qu'il a acheté la Ford Puma pour une centaine d'euros à Besançon. Le quadragénaire s'est suicidé 12 jours avant son audience devant le juge pour deux vols aggravés.

Juliette Moreau Alvarez