Colère des agriculteurs: une manifestation prévue dans le Bas-Rhin lundi, le pont de l'Europe "totalement bloqué"

Un agriculteur brandit le drapeau de la FNSEA lors d'un rassemblement organisé par la FDSEA Bas-Rhin (Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles) et les Jeunes agriculteurs du Bas-Rhin contre la "complexité administrative" et le retard de paiement des subventions, à Strasbourg, le 21 octobre 2024. - Frederick Florin / AFP
La colère gronde toujours chez les agriculteurs. Après leur forte mobilisation en début d'année, les syndicats agricoles mènent à nouveau des actions pour faire entendre leurs voix. Dans le collimateur des agriculteurs: un accord commercial sur le point d'être signé entre les pays du Mercosur et l'Union européenne.
L'accord sera discuté lors du sommet du G20, qui débutera le lundi 18 novembre au Brésil. Pour l'occasion, les agriculteurs français vont manifester ce même jour dans le Bas-Rhin.
À partir de midi, les convois partiront de plusieurs exploitations agricoles en direction du pont de l'Europe. Des départs au nord se feront depuis Seltz et Haguenau. À l'ouest, le convoi sera en provenance de Saverne. Côté sud, les agriculteurs partiront d'Ebersheim.
Petit à petit, les convois se rejoindront dans des points de convergence avant d'atteindre la capitale alsacienne dans l'après-midi. Des ralentissements sont donc attendus sur plusieurs grands axes, en particulier l'A4, l'A35/M35 et la RD1083.
La ville de Strasbourg indique que "le pont de l'Europe sera totalement bloqué, dans les deux sens de circulation". La préfecture appelle quant à elle les automobilistes à éviter "autant que possible" les secteurs concernés.
"Pas un traité acceptable" pour la France
Les agriculteurs contestent le projet de traité avec les cinq pays du Mercosur car ils estiment qu'il représente une menace pour leurs exploitations. L’UE souhaite intensifier ses échanges commerciaux dans cette zone, avec l'objectif d'un espace commun de plus de 700 millions de consommateurs.
Mais, revers de la médaille: le marché européen s'ouvrirait largement aux produits agricoles sud-américains. Jusqu'à 99.000 tonnes de bœuf et 60.000 tonnes de riz pourraient être importées sur le vieux continent sans barrières tarifaires, le tout sans respecter les normes sanitaires européennes auxquelles sont soumis les agriculteurs français.
Le gouvernement français a déjà fait savoir qu'il était contre cet accord de libre-échange "en l'état". Plus de 600 parlementaires ont envoyé un courrier à la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen pour lui demander d'avorter le projet.
Pour la France, "le Mercosur, en l'état, n'est pas un traité qui est acceptable", a également rappelé à son tour le président français Emmanuel Macron.
Les syndicats agricoles, notamment les Jeunes agriculteurs et la FNSEA avec leurs branches départementales, prévoient d'organiser des manifestations dans toute la France ce lundi.