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César 2024: l'Alsacien Cyrille Bonjean nommé dans la catégorie meilleurs effets visuels pour "Le Règne animal"

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Le travail du spécialiste des effets spéciaux pourrait lui valoir une récompense lors de la cérémonie, prévue vendredi 23 février.

La bonne nouvelle est tombée dans un SMS, le 24 janvier. Cyrille Bonjean sortait tout juste d'une réunion au ministère de la Culture quand il a appris via son épouse, Lucie, qu'il était nommé aux César 2024 dans la catégorie meilleurs effets visuels avec ses compères Bruno Sommier et Jean-Louis Autret.

Spécialiste des effets spéciaux, l'Alsacien a grandement participé au succès du Règne animal, un long-métrage de Thomas Cailley sorti en octobre dernier, notamment porté par Romain Duris et Adèle Exarchopoulos.

Il s'agit du film le plus nommé de cette 49e édition des César: il pourrait glaner jusqu'à 12 distinctions lors de la cérémonie, programmée vendredi 23 février, à l'Olympia.

Un dialogue constant avec le réalisateur

En attendant l'événement, l'homme aux plusieurs dizaines de longs-métrages -La vie d'Adèle, Harry Potter, Le Transporteur, etc.- savoure. "On est content pour soi, on est content pour l'équipe et pour tout le travail surtout. En plus c'est un film que j'adore donc c'est encore plus touchant", sourit-il sur BFM Alsace.

Le Règne animal, "c'est surtout l'histoire d'une famille, d'un père et d'un fils particulièrement", retrace le spécialiste des effets spéciaux. Comme un important nombre de personnes dans cette dystopie, la mère développe une maladie et se transforme "peu à peu en créature". Le père et le fils sont contraints de déménager pour la suivre là où elle sera traitée. "Et là, intervient un événement qui chamboule un peu tout", condense Cyrille Bonjean pour préserver le suspense. "Le reste, je ne vais pas le dire. Ce sera à la libre appréciation des spectateurs."

Dans cette aventure, son premier rôle a constitué en la réception et l'étude du scénario. Vient ensuite le rendez-vous avec Thomas Cailley, le réalisateur.

"On échange des idées que lui veut mettre en place et comment les faire. Après, on rencontre aussi les autres chefs de département. À commencer par le directeur de la photo, qui est son frère, David Cailley, et en gros on met en place scène par scène tous les effets qui vont être nécessaires pour créer ce que Thomas a envie de créer", rejoue l'Alsacien.

"Un sacré challenge"

Une fois cette étape achevée, l'intéressé répartit les effets directs, "plutôt des maquillages, des animatroniques", et les effets virtuels, fabriqués sur ordinateur. Les devis sont établis, puis vient l'heure du tournage.

Cyrille Bonjean et ses compères nommés y assistent "pour être sûrs de tourner tous les éléments qu'il nous faut. Derrière, je monte une équipe d'artistes et, pendant huit à dix mois, on a créé les plans que vous voyez dans le film".

Naturellement, dans un film mettant en scène des créatures, les effets spéciaux représentent "un sacré challenge". "C'est sûr que c'est un peu exceptionnel en France", fait même remarquer l'homme de cinéma.

Tenue correcte exigée

D'autant que le tournage n'a pas été de tout repos. "C'était à l'époque des incendies dans le sud-ouest" et "des décors ont brûlé", si bien que le tournage a dû être suspendu. "On revient de loin mais on revient bien", positive Cyrille Bonjean.

Toutes proportions gardées, le spécialiste des effets spéciaux compare Le Règne animal à Parasite, film à succès mondial du Coréen Bong Joon-ho récompensé à Cannes et aux Oscars. Le long-métrage de Thomas Cailley "a tout": "Il a une belle lumière, des acteurs fantastiques, l'histoire est top. Il est complet. Il n'a pas 12 nominations pour rien".

Pour Cyrille Bonjean, petit-fils d'agriculteurs, l'histoire est belle. Sa compagne et lui ont d'ores et déjà choisi leurs tenues pour la cérémonie. "On soigne les détails", révèle celui qui, au départ, voulait porter "quelque chose d'extravagant" mais à qui "on a fait comprendre que ça se faisait moyennement".

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions