Bas-Rhin: les chauffeurs de cars testés après un accident mortel impliquant des stupéfiants

Après le décès d'une adolescente dans l'accident d'un bus scolaire en Eure-et-Loir fin janvier, l'enquête a révélé que le conducteur était sous l'empire de stupéfiants. Plus de 300 contrôles ont été effectués la semaine dernière dans le Bas-Rhin. Reportage devant le collège de Rhinau.

Il est 16h20, l'heure à laquelle les cars scolaires arrivent devant le collège de Rhinau (Bas-Rhin), avant que les élèves ne sortent de classe pour rentrer chez eux. Mais cette semaine, les conducteurs ont été accueillis par des gendarmes, venus réaliser des contrôles après la mort d'une collégienne dans un accident de car en Eure-et-Loir, le 30 janvier. Des tests réalisés sur le conducteur ont permis de déterminer qu'il avait consommé du cannabis.

Devant le collège Rhinau, les conducteurs ont été soumis à des dépistages salivaires capables de détecter plusieurs drogues. "C'est un peu comme un test Covid", explique une gendarme participant à l'opération. Quelques minutes après le prélèvement salivaire, "on va voir des barres s'afficher ou pas. Si des barres s'affichent devant le nom du stupéfiant, ça veut dire que la personne est négative. Si par contre une des barres ne s'affichent pas, ça veut dire que la personne est positive à l'un des stupéfiants".

6 infractions constatées la semaine dernière

Valérie, l'une des conductrices testées, n'est pas inquiète. Elle assure qu'elle ne consomme pas de stupéfiants et se plie volontiers au contrôle. "Je n'y vois aucun inconvénient, pour la bonne et simple raison qu'on transporte quand même des personnes, et pas une ou deux mais en moyenne une cinquantaine".

Trois minutes après le prélèvement salivaire, le test de Valérie s'avère négatif: des barres s'affichent devant toutes les substances recherchées: la cocaïne, les opiacés, le THC (psychoactif illicite contenu dans certaines formes de cannabis) ou encore la métamphétamine.

Au cours de la semaine passée, 250 gendarmes ont été mobilisés sur des contrôles de ce type dans tout le Bas-Rhin. Objectif: "rassurer les parents, protéger les enfants et faire en sorte que les transports soient réalisés dans des conditions optimales", explique la cheffe d'escadron Aurélie Thockler, commandante de la compagnie de gendarmerie départementale de Sélestat.

305 conducteurs contrôlés dans le Bas-Rhin

La gradée a indiqué qu'au moment du contrôle réalisé à Rhinau, 305 conducteurs de bus et cars avaient été effectués depuis le début de la semaine dans le Bas-Rhin et que six infractions avaient été relevées, dont une conduite sous stupéfiant.

Mercredi, le ministère de l'Intérieur a indiqué que près de 9.000 tests avaient été réalisés depuis l'accident mortel du 30 janvier et que 44 chauffeurs de bus et cars avaient été testés positifs aux stupéfiants et cinq à l'alcool.

Lucile Pascanet