Var: un éleveur de Hyères perd une partie de son troupeau après une attaque de loup

Ces attaques se font de plus en plus fréquentes dans la région. Les éleveurs se disent épuisés.

"Il y a des cadavres partout". Plus tôt cette semaine, une attaque de loup a fait perdre une grande partie de son troupeau à Bastien, éleveur de brebis a Hyères. La menace permanente pèse sur les bergers qui, comme lui, sont abattus.

Il s'agit de la deuxième attaque de loup en deux jours dans le secteur. "Au début, ils nous en tuaient une ou deux et la mangeaient. Là, maintenant, ils ne mangent plus, ils jouent", raconte l'éleveur, indigné, au micro de BFM Toulon Var.

"On se lève le matin et on se demande si les brebis vont bien ou si elles se sont fait bouffer. On a que ça dans la tête", déplore-t-il.

La situation pèse sur le moral et la vie familiale des bergers. "On est toujours sur les nerfs. Quand on arrive à la maison, les premières personnes à qui on s'en prend, ce sont les personnes qu'on aime, donc nos femmes, nos enfants...", raconte Thomas, dont l'exploitation est voisine de celle de Bastien. "Je me sens totalement impuissante face à son métier et à sa situation", renchérit son épouse, Laurine.

Les éleveurs réclament des mesures

Les brebis remplissent une mission importante pour les espaces naturels du Var, puisqu'elles entretiennent les territoires où les engins ne peuvent pas accéder. Mais, en raison de la menace que fait peser le loup sur les troupeaux, de plus en plus d'éleveurs décident de quitter la région.

Afin de pallier le problème, certains d'entre eux réclament des "brigades loup" -notamment chargées de la défense des troupeaux et du suivi biologique des grands prédateurs- et le droit de tir.

Au mois de février dernier, Renaud Muselier, président de la Région Sud, a lui aussi réclamé des mesures et fait des propositions, lors de sa visite au Salon de l'agriculture. Il souhaite par exemple l'augmentation des quotas d'abattage du canidé.

Yentl Criado et Sarah Boumghar