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Var: pourquoi l'incendie est si difficile à fixer

Un hélicoptère bombardier d'eau survole l'incendie autour de Gonfaron (Var), le 17 août 2021

Un hélicoptère bombardier d'eau survole l'incendie autour de Gonfaron (Var), le 17 août 2021 - NICOLAS TUCAT © 2019 AFP

Les rafales de vent, les fortes températures et la sécheresse favorisent la propagation des flammes et compliquent la tâche des pompiers sur le pont depuis lundi.

"Un incendie de ce type, ça va nous mobiliser encore trois ou quatre jours, facilement, avant qu’on en ait vraiment raison." À la vue des conditions météorologiques du moment dans le Var, Carlo Zaglia, porte-parole des sapeurs-pompiers du département, savait dès mardi que les flammes qui rongent des milliers d'hectares de paysage depuis lundi serait compliqué à circonscrire.

Avant même de le circonscrire, la première étape est de fixer l'incendie. Autrement dit, faire en sorte que sa propagation cesse de suivre l'axe principal du vent.

Une mission périlleuse dans la mesure où les rafales se conjugent avec de fortes températures et une végétation particulièrement sèche. "Autant de situations défavorables pour la lutte contre les incendies", pointe le capitaine Olivier Pecot, officier de communication du SDIS 83.

"On a eu une bascule de vent au nord-ouest aux alentours de 20h30, ce qui a contrecarré les plans, a indiqué Carlo Zaglia mardi soir sur BFMTV. On a dû redisposer nos engins de secours pour faire face à toutes ces sautes de feu. Ce sont des brandons incandescents qui se sont déplacés et qui ont été mettre le feu ailleurs."

"On a eu une nuit difficile"

Des propos confirmés par le colonel Éric Grohin, directeur départemental du SDIS 83. "On a eu une nuit difficile, a-t-il reconnu ce mercredi matin. Le vent a tourné, le vent est passé au nord-ouest. Comme le premier jour."

Et l'intéressé d'ajouter: "On a beaucoup travaillé pour essayer de fixer au maximum le feu (...). Ce matin, on a encore un changement de vent qui va s'opérer". D'après les prévisions de Météo France, le mistral devrait en effet continuer à souffler dans la journée avant une accalmie plus prononcée jeudi.

"Dans un feu comme ça, vous avez beaucoup de reprises. Ça se rallume un peu partout. Là est la difficulté, être partout en même temps", complète Éric Grohin.

Un important soutien aérien

Face à un feu "en perpétuel mouvement", "on va créer des routes ou des accès artificiels en rabattant les arbres qui sont calcinés pour permettre l'accès des secours, l'accès des engins", a précisé Éric Brocardi, porte-parole de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France, ce mercredi matin sur notre antenne. Un travail notamment nécessaire pour accéder aux zones escarpées.

Le travail des pompiers au sol est appuyé par un important dispositif aérien. "On va essayer maintenant, avec les avions qui sont là, de poursuivre notre travail, a poursuivi Éric Grohin. Et puis nous avons des Dash et des hélicoptères bombardiers d'eau qui vont arriver, ce qui fait qu'on va essayer de poser des appuis retardant, de façon à ce que le feu progresse moins. C'est vraiment un travail de fourmi aujourd'hui. Il va falloir établir beaucoup de tuyaux, il va falloir aller circonscrire tout ce feu, l'entourer. Avec une espérance: que le vent soit quasi nul."

Ce mercredi matin, environ 1050 sapeurs-pompiers sont encore sur le pont pour combattre les flammes, entre les hommes sur le terrain, le commandement et l'appui. À cette heure, l'incendie a parcouru entre 6000 et 7000 hectares, ce qui fait de lui "le plus gros feu depuis 2003 dans la région", selon Éric Grohin. Un incendie désormais meurtrier: une personne a été retrouvée morte à Grimaud dans la matinée.

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions