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Var: appel du parquet après la relaxe d'un élu RN de Fréjus, poursuivi pour provocation à la haine

Le symbole de la justice (illustration).

Le symbole de la justice (illustration). - - Ashraf Shazly / AFP

Patrick Renard, adjoint du maire David Rachline (RN), est poursuivi par le parquet de Draguinan pour provocation à la haine raciale après une publication sur un couple mixte sur Facebook.

Le parquet de Draguignan (Var) a annoncé ce lundi 29 janvier faire appel de la relaxe de Patrick Renard, adjoint de David Rachline, maire RN de Fréjus. L'homme politique est poursuivi pour provocation à la haine raciale après une publication sur un couple mixte sur Facebook.

Lors du procès en décembre, le procureur de la République de Draguignan, Pierre Couttenier, avait requis cinq ans d'inéligibilité et 5.000 euros d'amende contre l'élu.

Le 14 février 2021, M. Renard avait vivement réagi à un spot de la sécurité routière montrant un couple s'apprêtant à faire l'amour avec le slogan "la vie est plus forte qu'un dernier verre avant de prendre la route".

Alors adjoint chargé de la sécurité à Fréjus, l'élu de 71 ans avait souligné qu'il s'agissait d'un homme noir et d'une femme blanche, concluant "trop c'est trop" sur un fond d'emojis en forme d'étron.

M. Renard nie le caractère raciste de son commentaire

L'association locale Forum républicain avait saisi la justice de cette publication rapidement supprimée. M. Rachline avait alors suspendu son adjoint, avant de le réintégrer quelques mois plus tard, toujours en tant qu'adjoint mais plus chargé de la sécurité.

Absent lors du procès, M. Renard avait contesté devant les enquêteurs toute interprétation raciste de son message, assurant qu'il s'était insurgé du caractère érotique du clip, dont il ne voyait pas le rapport avec la sécurité routière.

Lors du procès, son avocat Me David Dassa-Le Deist, avait assuré que l'élu n'était pas raciste et ajouté que même s'il l'avait été, il avait le droit d'être personnellement opposé au métissage tant que rien n'empêchait les couples mixtes de se marier dans sa ville.

"De là où il parle, c'est de la provocation", avait répliqué le procureur. "C'est pas la police de la pensée. C'est la pensée de quelqu'un qui peut diriger la police".

M.B avec AFP