Sanary-sur-Mer: Alain, 75 ans, a été interdit de déambuler en Père Noël dans les rues

Il y a quelques jours, Alain Lucien a reçu un mail de la municipalité pour l'interdire d'enfiler son déguisement fétiche dans la commune varoise.

D'apparence, Alain Lucien a tout du parfait Père Noël avec sa longue barbe blanche parfaitement taillée. Et pourant, la mairie de Sanary-sur-Mer - où il s'est établi début décembre, bien loin de la Laponie - ne lui fait pas de cadeau.

Malgré "une autorisation verbale pour pouvoir déambuler bénévolement dans la rue", comme expliqué chez nos confrères de Var-matin, les services de la ville ont indiqué à cet homme de 75 ans qu'il ne pouvait pas poursuivre son activité.

"Je faisais des photos avec des enfants et des policiers municipaux sont venus vers moi pour me dire que je n’avais pas le droit d’être là", raconte-t-il au média local.

Depuis cet échange remontant à une dizaine de jours, le septuagénaire a reçu un mail de la municipalité pour lui notifier une "interdiction de déambuler déguisé en Père Noël", selon l'objet du courriel.

La mairie prône en effet l'argument de la prudence: "Plusieurs personnes sont venues nous voir pour nous demander si c’était normal qu’un Père Noël distribue des sucettes aux enfants". Mais également le fait que des familles lui donne "de l’argent sur le domaine public", ce qui est proscrit.

La mairie veut revenir sur sa décision

Alain Lucien l'assure cependant, il n'en tire aucun profit. "La dernière fois, j’ai eu 13,50 euros dans ma banane. Avec cette somme, j’ai acheté des bonbons que j’ai ensuite donnés aux enfants", rappelle celui qui intervient régulièrement comme bénévole dans les hôpitaux pour redonner le sourire aux jeunes malades.

Un engagement qui remonte à la mort de sa fille, emportée il y a deux ans par un cancer. Lorsqu'il ne joue pas les Père Noël "pour des prestations dans de grandes sociétés" ou quand "des communes font appel" à lui - une manière de mettre du beurre dans les épinards" -, le vieil homme en rouge donne de son temps.

"Je suis un ancien major dans la police nationale, à quel moment je vais empoisonner les enfants?", répond-il par ailleurs à ceux qui le soupçonnent de gestes malveillants pouvant porter atteinte aux petits.

Consciente du côté ubuesque de la situation, la Ville de Sanary va bientôt lui permettre d’exercer son activité, revenant ainsi sur sa décision. "On va structurer la chose. On veut que ce soit organisé. On va lui faire un arrêté pour qu’il puisse circuler de telle à telle heure, mais peut-être sans donner des bonbons à des enfants", prévient la mairie.

Dans le cas contraire, celle-ci redoute "d'avoir rapidement une dizaine de Père Noël dans le centre-ville".

Gabriel Joly