Policiers devant une crèche à Hyères: le maire demande le classement en quartier de reconquête républicaine

Les règlements de compte liés au trafic de produits stupéfiants s’intensifient dans le quartier du Val des Rougières à Hyères. Le lundi 26 février, aux alentours de 22h30, des coups de feu ont retenti dans cette cité sensible. Des impacts de balles ont été découverts logés dans les murs des immeubles.
Retrouver la sécurité et la qualité de vie
Cette fusillade a conduit la municipalité à renforcer la sécurité dans le quartier. Deux policiers municipaux, armés et munis de gilets pare-balles, veillent du matin au soir sur une crèche située au cœur du Val des Rougières.
Une situation temporaire, selon le maire de Hyères, Jean-Pierre Giran. Invité sur le plateau de BFMTV, l’élu lance un appel au gouvernement ce mercredi 6 mars.
"Il faut qu’il définisse un quartier de reconquête prioritaire. C’est-à-dire que les soutiens, les effectifs qui nous sont donnés soient pérennes de telle sorte que la sécurité et la qualité de vie soient retrouvées", appuie l’élu. "C’est ça qui est fondamental."
Les quartiers de reconquête républicaine "sont des zones géographiques caractérisées par des difficultés, au niveau de la délinquance mesurée, mais aussi de paramètres divers (urbanisme, sociologie, économie)", définit la Cour des comptes. Dans ces zones, des renforts de policiers ou de gendarmes sont affectés.
Des renforts de Toulon sont arrivés pour assurer la sécurité et la sérénité au Val des Rougières sur décision du préfet du Var et de la direction de la sécurité. "Il y a une compagnie de CRS présente toutes les nuits", indique Jean-Pierre Giran. "Mais que se passera-t-il quand le calme sera apparemment revenu? J’ai peur que chacun retrouve sa caserne habituelle."
"Des fonctionnaires tout à fait émus"
Pour éradiquer les problèmes de trafic de drogue, Jean-Pierre Giran réitère son souhait: faire du quartier du Val des Rougières un quartier de reconquête républicaine "comme ce fut le cas dans trois quartiers de Toulon et un quartier de la Seyne-sur-Mer".
En attendant, la présence des deux policiers municipaux à proximité de la crèche "assure une sérénité" aux parents et riverains, selon le maire. Le lendemain de la fusillade, l’élu explique avoir vu "des fonctionnaires tout à fait émus. Certains voulaient faire jouer leur droit de retrait, d’autres étaient absents."
Seule une quinzaine d’enfants étaient présents à la crèche contre 42 en temps normal. "Or, c’est important de garder ce lieu de vie", appuie le maire.