"On ne sait pas si la vigne va supporter": les vins de Bandol confrontés à la sécheresse

Alors que la sécheresse est particulièrement marquée ces derniers temps dans le sud-est, les vignerons de Bandol en subissent les conséquences.

Dans ses vignes du Castellet, Damien Roux constate les conséquences néfastes de la sécheresse pour son exploitation: des grappes de raisins petites et peu gorgées en eau.

"Chaque année, on a une nouvelle surprise, ça peut être une plus grosse récolte, une plus petite, on ne sait pas si la vigne va supporter encore longtemps cette sécheresse, si elle va continuer à produire", s'inquiète le vigneron en marchant au milieu de ses plants.

Depuis maintenant plusieurs mois, la région Provence-Alpes-Côte d'Azur est frappée par un violent épisode de sécheresse, qui s'est encore dégradé lors de la première partie de l'été. C'est notamment le cas dans le Var où 15 communes de la zone Gapeau ont été placées en état de crise sécheresse la semaine dernière, un niveau d'alerte déjà en place dans 72 autres communes du département.

Une expérience sur des parcelles de Bandol

Face à cette situation inquiétante qui plane sur le secteur agricole, Damien Roux a décidé de rejoindre une expérience menée depuis quatre ans sur 17 parcelles des vins de Bandol. Des stations météorologiques sont chargées d'y enregistrer les données climatiques tandis que des sondes mesurent le niveau d'eau des sols. L'état des feuilles de vignes est également contrôlé.

"La pression que l'on peut lire sur la chambre à pression est élevée ce qui signifie que l'état hydrique de la vigne, son stress, est élevé, ce qui n'est pas étonnant au vue des condition climatiques de ces trois derniers mois", explique Olivier Colombano, directeur des vin de Bandol au micro de BFM Toulon Var, en analysant l'état d'une des feuilles de vignes.

Vers des changements de cépage?

Avec ces études, les vignerons espèrent ne pas reproduire les erreurs qui avaient été commises sur les plantations en 2019 lors de précédents épisodes de fortes chaleurs, notamment sur la gestion de l'arrosage des vignes.

"En 2019, avec ces fortes températures, on pouvait croire qu'on était sur un millésime de sécheresse, alors que pas du tout, on était sur un millésime de stress thermique, de l'eau, il y en avait dans les sols", raconte Olivier Colombano.

Les vignerons doivent également voir si les conditions actuelles vont les forcer à changer de cépage pour en trouver un autre qui s'adapte mieux à la situation climatique.

L'appellation Vins de Bandol s'étend sur huit communes varoises, dont Le Castellet, Ollioules et Sanary-sur-Mer, sur une superficie de 1600 hectares de terres. Douze cépages différents sont produits, notamment le Mourvèdre, dont Bandol est devenu "le terroir de prédilection", selon le site des Vins de Bandol.

Gauthier Hartmann