L'île de Porquerolles est enfin raccordée à l'eau potable

Depuis 20 ans, c'était un bateau, le Saint-Christophe, qui apportait l'eau potable sur l'île de Porquerolles. C'est désormais de l'histoire ancienne. L'île a été raccordée à l'eau potable grâce à une conduite d'eau sous-marine.
Le système, appelé Sealine, mesure 5,2 kilomètres et permet le passage de 800 mètres cube d'eau par jour depuis l'île de Gien.
"En matière de réalisation publique, c'est tout à fait innovateur", vante le maire de Hyères et président de Toulon Provence Méditéranée Jean-Pierre Giran. "On peut espérer que dans le monde entier, des îles peu éloignées du continent vont conduire des réflexions pour faire comme à Porquerolles."
C'est donc la fin du ravitaillement par bateau-citerne. En haute-saison, il livrait de l'eau deux fois par jour. "On fera moins d'aller-retours avec ce bateau qui a 75 ans et qui pollue quand même beaucoup à chaque fois", se réjouit Stéphane, habitant de Porquerolles depuis 30 ans.
Il s'inquiète néanmoins pour la disponibilité du précieux liquide. "En amont de ce projet, une quantité d'eau importante est déjà prise. Nous, qui sommes en bout de course, est-ce que qu'on va quand même avoir de l'eau?", s'interroge-t-il.
"Un goût différent"
Le Sealine apporte une sécurité pour les commerçants. Durant l'été 2020, l'île avait vécu une pénurie d'eau en raison d'un problème technique sur le Saint-Christophe. "Cet incident avait marqué les esprits", se souvient Laurence Canbazi, présidente de l'association des commerçants de Porquerolles.
"On est surtout content aujourd'hui parce qu'avoir de l'eau de manière perenne et sécurisé permet certainement aussi de préserver les nappes phréatiques",
Et le raccordement amène aussi un autre avantage. "Elle a un goût différent, l'eau notamment l'hiver qui vient de la nappe phréatique, a un gout assez salé. Donc le fait d'avoir un robinet avec de l'eau qui soit buvable est quand même une excellente solution", se réjouit André de Marco, président de l'association des Amoureux de Porquerolles.
Le projet aura coûté 4,6 millions d'euros, financés conjointement par l'État, la Région, et la Métropole.