Fréjus: la fin des subventions dans le quartier de la Gabelle, un "coup de massue" pour les habitants

Pas de crèche, ni de cours de Français... Les conséquences de la fin des subventions de l'agglomération dans le quartier de la Gabelle à Fréjus se font déjà ressentir par les habitants.
Frédéric Masquellier, le président d'Estérel-Côte d'Azur agglomération et maire LR de Saint-Raphaël a décidé de couper les subventions à ce quartier prioritaire de Fréjus après des incidents lors de la victoire du Maroc en quarts de finale de la Coupe du monde, mardi soir. Après le coup de sifflet final, des heurts avaient éclaté entre certains habitants et les forces de police.
"Le contribuable n'a pas à prendre en charge de manière récurrente la détérioration de mobilier urbain, de véhicules ou encore tout ce type de dégradations qui semble tout à fait normal à une minorité de délinquants", avait-il justifié.
Le maire RN David Racheline a pris une décision similaire le lendemain voulant "faire réagir la population et les services de l'Etat".
"On nous met de côté"
Les habitants se sentent impuissants après cette décision d'Estérel-Côte d'Azur, et la victoire du Maroc a désormais un goût amer. "C'est un coup de massue. Une fois de plus, c'est un pion de plus pour nous abattre, pour nous écarter de la société. Parce que là, on nous met de côté", fustige un habitant au micro de BFM Toulon Var.
Au total, 69.000 euros de subvention ont été suspendues, dont 20.000 euros pour la micro-crèche, 11.000 euros pour des cours de Français et 2.000 euros pour trois éducateurs.
L'absence d'aides de la part des institutions était déjà pointé du doigt par certains. "A la Gabelle, il n'y a déjà plus de centre social", souligne un habitant. Le rideau du centre avait été baissé il y a quatre ans déjà, après que la maire ait également coupé les subventions dans le quartier.
"Aucune logique"
Emmanuel Bonneman, conseiller communautaire d'opposition critique cette décision jugée contre-productive. "Il n'y a aucune logique. Les subventions qui sont supprimées servent à des associations qui ont pour objet de maintenir le lien social. Et de maintenir la présence républicaine et de nos institutions dans ce quartier prioritaire de la ville."
Un conseil communautaire doit avoir lieu ce vendredi pour évoquer notamment la subvention de 20.000 euros qui devait être votée pour une micro crèche.