Draguignan: les agressions de surveillants se multiplient à la maison d'arrêt, un syndicat alerte

"Je n'ai pas de séquelles physiques, mais c'est l'idée de ce qui aurait pu arriver et la peur aussi de n'avoir rien vu arriver surtout... Une agression, ça va tellement vite." Maxime, surveillant pénitentiaire à la maison d'arrêt de Draguignan, a été victime d'une agression en 2023.
Près d'un an plus tard, il s'en souvient comme si c'était hier. Ce jour-là, il reçoit un coup de couteau lors d’une vacation alors que le personnel est en sous-effectif.
"Il y avait du sang partout dans la cellule, je n'ai pas compris que c'était le mien sur le coup. On n'a pas été violent, on l'a juste maîtrisé, on l'a tenu au sol. Je me suis essuyé et je me suis rendu compte que ce n'était pas de la transpiration, mais moi qui saignais", témoigne-t-il auprès de BFM Toulon Var.
"Un manque de considération de mon administration"
Selon lui, ces faits ont été suivis d'un accompagnement de son administration inexistant. "Il va y avoir un manque de considération de mon administration. Ça, c'est dur", indique-t-il.
Il ajoute: "j'ai été envoyé aux urgences seul. Ce jour-là, dans la salle d'attente, j'ai eu une grosse remise en question quand même. Parce que je me suis dit que je représentais des valeurs quand même, mais qu'elles étaient à sens unique".
Chaque année une dizaine de surveillants pénitentiaires sont victimes d'agressions violentes à la maison d'arrêt de Draguignan. Un phénomène qui inquiète de plus en plus.
"Il y a beaucoup de collègues qui ont été suivis chez eux ou même tabassés à l'extérieur des murs, après un refus ou un conflit qu'il y a eu", raconte Sébastien Gagnier, secrétaire local du syndicat des surveillants pénitentiaires.
Et de préciser: "tous les jours, on est insultés, on est menacés, c'est un quotidien. Mais c'est un quotidien qui ne doit pas non plus être banalisé".
Selon le syndicat, il manque actuellement dix surveillants pénitentiaires à Draguignan et deux fois plus à la prison de la Farlède.