Des avions trop vétustes? L'état de la flotte de Canadair inquiète dans le Sud pour la saison des feux de forêt

La Sécurité civile comme les pompiers s'inquiètent de l'état des Canadair, trop vétustes, qui mettent en péril leurs interventions.

Une demie flotte aérienne pour lutter contre les incendies dans le Sud de la France cet été. Seuls cinq Canadair sur 12, dont dispose la Sécurité civile basée à Nîmes-Garons, seront opérationnels pour la saison estivale.

Pourtant, "six auraient dû être disponibles début juin", avait assuré Benoît Quennepoix, secrétaire général du syndicat national du personnel de l'aviation civile, auprès de Var Matin.

Un chiffre qui n'a pas été atteint, alors que le département a été frappé le 12 juin dernier par un incendie dans la commune de Vidauban, dans le Var. Seulement trois Canadair ont été mobilisés sur le terrain.

"C'est un feu d'environ 600 hectares qui aurait nécessité l'utilisation de plus de moyens aériens. C'est un point d'inquiétude en début de saison", a-t-il dénoncé auprès de BFM Var.

Des engins de 1995

En cause, des canadairs trop vétustes qui entraînent des conséquences en cascade. La majorité de la flotte date de 1995 et aurait dû être changée après 25 ans maximum de service. Problème: le nouveau modèle annoncé, le bombardier DHC-515, ne devrait pas sortir de production avant une dizaine d’années, selon La Dépêche.

Ainsi, les pilotes de la Sécurité civile ne travaillent pas avec de nouveaux modèles et sont contraints de composer avec les aléas des anciens, notamment des pannes régulières et des réparations plus longues sur ce type d'appareils. En conséquence, les appareils sont bloqués en maintenance et ne sont pas disponibles pour les interventions, mais également pour la formation des pilotes.

Une situation critique qui avait conduit, début juin, les personnels de la Sécurité civile à exercer leur droit de retrait. Les employés de la société Sabena Technics, en charge de la maintenance des appareils, s'étaient eux mis en grève.

"Voir les sinistres se développer"

À côté des personnels de la Sécurité civile, les pompiers se montrent également préoccupés de cette situation. "Nous craignons que, dans la situation de nombreux feux, nous ne puissions pas bénéficier de ces renforts essentiels, au risque de voir les sinistres se développer", a alerté Guillaume Civray, président du syndicat autonome des pompiers du Var.

"Ce sont des risques supplémentaires que les sapeurs-pompiers seront amenés à prendre", ajoute-t-il.

De nouveaux canadairs devraient rejoindre la base de Nîmes-Garons. Mais ceux-ci ne sont prévus qu'à partir de 2028.

Emma Forton