"C'est affreux pour Sanary": après l'effondrement, des commerçants contraints de baisser le rideau par sécurité

"On est un petit peu dans le flou", confie Philippe, à BFM Var. Propriétaire d'un bateau-école à Sanary-sur-Mer, l'homme ne connaît pas encore le sort de son établissement après l'effondrement, dans la même rue, d'un immeuble qui a fait trois morts dans la nuit de lundi à mardi.
"L'expert hier soir a dit qu'il fallait le raser, d'autres personnes disent que ça pourrait être sauvé, on ne sait pas encore aujourd'hui, [...] à l'heure actuelle on partirait plutôt sur une destruction complète" déplore Philippe.
En attendant, le gérant n'a plus accès à son établissement. "Ils m'ont donné deux minutes pour récupérer trois papiers", relate-il, avant d'ajouter: "mais il y a plus terrible, je pense à Thibault (l'une des victimes, ndlr), je pense aux familles endeuillées".
28 habitants relogés, une quinzaine de commerces fermés
Comme Philippe, ils sont plusieurs à ne plus pouvoir accéder à leur entreprise en raison de leur proximité au bâtiment qui s'est effondré et attendent l'avis des experts. "On dépend du bâtiment de derrière, parce que s'il tombe nous on tombe avec", témoigne René. Propriétaire d'une boutique, il craint que la fermeture de son enseigne dure, "parce que si [son] bâtiment tombe, il y a des passants".
L'immeuble qui abrite le restaurant "Le Galion", place de la liberté, présente un risque d'écroulement et devrait être démoli. 28 habitants d'une dizaine d'immeubles situés entre l'avenue Jean Jaures et la rue Gabriel Péri ont donc été relogés et une quinzaine de commerces sont fermés jusqu'à nouvel ordre.
"Si c'est pour contrôler et qu'il n'y ait pas de souci pour les autres, tant mieux, c'est très bien", commente Christine, agent immobilier.
"On n'a plus envie de faire la fête, on est complètement plombés"
Avec ces fermetures qui s'ajoutent au drame humain, certains habitants n'ont plus le coeur à la fête.
"C'est affreux pour Sanary, pour les commerçants, parce qu'il y a la période de noël qui arrive avec toutes les festivités où les commerçants font leurs gros chiffres, le Galion, les cafés, les restaurants, on n'a plus envie de faire la fête, on est complètement plombés, c'est très triste", déplore Hélène, une aide soignante.
Mais d'autres, comme Pierre, retraité, préfèrent rester optimistes. "Sanary c'est une belle ville, et on va se relever, on redeviendra une belle ville très attractive".