"Je n'oblige personne à regarder": accusé de nombreuses dérives, l'influenceur controversé AD Laurent répond aux critiques

"Des accusations injustes et injustifiées." Après plusieurs semaines de silence, à l'exception d'une vidéo Youtube, l'influenceur controversé AD Laurent est revenu auprès du Parisien sur les accusations qui le visent.
En effet, depuis mai dernier, la star des adolescents est dans le viseur du gouvernement. En cause? Ses contenus souvent considérés par les internautes comme masculinistes et misogynes. Dans de nombreuses vidéos et certains lives, l'ancien candidat de téléréalité reconverti dans le porno rabaisse les femmes et n'hésite pas à faire des commentaires sur leur physique.
"Mon contenu est totalement légal"
En février dernier, une de ses animations en boite de nuit, où l'on peut voir des stripteaseuses mimer des fellations, a été particulièrement critiquée par les internautes. Depuis mars 2024, le vidéaste est par ailleurs visé par une plainte pour viols aggravés.
Résultat, le créateur de contenus a vu son compte Tiktok être supprimé par la plateforme, après l'alerte d'Aurore Bergé. La ministre déléguée à l’Égalité femmes-hommes l'accusait de diffuser une vision "déformée et toxique" de la sexualité. Quelques jours plus tard, c'est le coup de grâce. L'influenceur apprend qu'il va être auditionné par la commission d'enquête parlementaire sur les effets psychologiques de Tiktok, le 10 juin prochain.
Mais AD Laurent est catégorique: ces "accusations sont injustes et infondées."
"En aucun cas, il n’y a de la violence, du mépris ou de l’agressivité sur mon compte Tiktok, je ne suis ni sexiste ni misogyne, et encore moins masculiniste", assure au Parisien celui qui assume vendre du contenu pornographique uniquement sur des plateformes dédiées.
"Sur mon compte Tiktok, il n’y a jamais eu de pornographie. Oui, je parle de sexe, oui, il y a des filles, mais mon contenu est totalement légal, ce sont des vidéos humoristiques au ton léger", poursuit-il.
"Je n'oblige personne à regarder"
Pourtant, le compte de la star des réseaux sociaux a été signalé à de nombreuses reprises par des internautes. Certains dénoncent ses lives très explicites avec de jeunes femmes ou un discours très trash, qui frôle la légalité, alors que le créateur est suivi par de nombreux mineurs.
Mais AD Laurent dément encourager les comportements sexistes et virilistes. "Je répète à longueur de journée que les filles ont tout autant le droit que les hommes de coucher avec autant de personnes qu’elles veulent, je prône la liberté sexuelle. (...) J’ai toujours respecté mes partenaires, je rappelle sans cesse l’importance du respect et du consentement dans mes vidéos."
Au contraire, le vidéaste assure lever le tabou sur la sexualité, notamment auprès du jeune public. "Ma responsabilité, c’est celle de montrer que le porno, ce n’est pas la vraie vie, qu’il faut se faire dépister, qu’il faut se protéger, mettre des préservatifs. Mais il faut respecter mon travail", détaille-t-il.
"Peut-être que mon contenu choque certaines personnes, mais je n’oblige personne à regarder et je ne fais rien d’interdit", insiste-t-il. "Chacun a un degré de sensibilité différent, mais si on interdit quelque chose à chaque fois qu’une personne est choquée, on ne fait plus rien, on interdit la musique, l’art, le porno."
"On veut me faire porter la responsabilité de tout"
Même son de cloche lorsqu'on l'interroge sur ses prestations en boîte de nuit avec des stripteaseuses, qui tournent en boucle sur Tiktok, auprès d'un public, là encore, très jeune. "C’est un peu de l’hypocrisie, car quand vous bookez AD Laurent en 2025, vous savez à quoi vous attendre. Oui, le show est très très hot (mais) des shows comme ça, il y en a plein", assume-t-il.
"S’il y a des jeunes qui me suivent, ce n’est pas à moi de décider ce qu’ils doivent regarder ou non, je ne suis ni parent ni éducateur spécialisé. On veut me faire porter la responsabilité de tout, comme si j’étais parent de chaque enfant", complète celui qui se repose sur les règles de modération de Tiktok, qui interdit l'accès à la plateforme aux moins de 13 ans. "Si un mineur fournit un faux document, je n’y peux rien, je ne suis pas responsable."
Pour autant, AD Laurent compte bien faire entendre sa version des faits. "On m’a censuré en 24 heures sans que je puisse me défendre", rappelle-t-il. L'influenceur mise donc sur son audition, le 10 juin prochain, à l'Assemblée nationale.
"Je vais m’y rendre. Je ne suis pas au-dessus des lois, je n’ai strictement rien à cacher. J’ai envie de donner ma version des faits, car c’est le seul moment où je peux le faire, et je compte bien me défendre", martèle-t-il avec de conclure: "S'il faut se battre, on ira jusqu’au bout."