Fortnite: des parents envoient leurs enfants en "cure" de désintoxication
L’addiction aux jeux vidéo n’est plus taboue. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) l’a même incluse dans la nouvelle Classification internationale des maladies (CIM-11) dont l’entrée en vigueur est prévue pour 2022. Si tous les jeux peuvent rendre dépendant, certains seraient plus susceptibles de créer une addiction que d’autres. Comme Fortnite. Aux Etats-Unis, certains parents désemparés envoient leurs enfants en désintoxication à cause du jeu phénomène, révèle Bloomberg.
"Ce jeu est comme de l'héroïne"
Fortnite rassemble plus de 200 millions de joueurs dans le monde entier. Son succès auprès des jeunes s’explique en partie par l’absence de sang et de violence contrairement à son concurrent PUBG. Pour rappel, le mode le plus populaire de Fortnite est le Battle Royale. Il est basé sur la mécanique du last man standing (le dernier survivant). Cent joueurs sont regroupés sur une île, sans arme. Ils doivent alors trouver de quoi se défendre. Avec le temps, la zone de jeu rétrécit, poussant les joueurs à s’affronter. Le dernier survivant remporte la partie.
Le Battle Royale est jugé addictif en raison de la durée des parties, qui se déroulent sur quelques minutes. Ce qui pousse les joueurs à recommencer jusqu'à remporter la mise. Par ailleurs, Fortnite est gratuit et jouable sur de nombreux supports - PC, Playstation 4, Xbox, Nintendo Switch, iOS et Android. Autant de canaux disponibles pour poursuivre l'aventure à tout moment de la journée.
"Ce jeu est comme l’héroïne" assure à Boomberg Lorrine Marer, spécialiste britannique du comportement, qui travaille avec des enfants dépendants aux jeux vidéo. "Une fois que l’on est accro, c’est dur de décrocher". Selon une étude de Common Sense, 61% des adolescents ont déjà joué à Fortnite et 24% de leurs parents sont inquiets du temps qu’ils passent sur le jeu.
Des camps de désintoxication
"Je n’ai jamais vu un jeu qui ait un tel contrôle sur l’esprit des enfants", témoigne auprès de Bloomberg Debbie Vitany, mère d’un adolescent de 17 ans qui passait 12 heures par jour sur Fortnite. Pour faire décrocher leurs enfants, certains parents les emmènent dans des camps dépourvus de technologie, comme le montre un reportage de la chaîne américaine NBC News. Si ces sessions - de 3 à 4 semaines - ne sont pas spécifiquement adressées aux enfants dépendants à Fortnite, bon nombre d'entre eux y participent en raison du jeu édité par la firme Epic Games.
Mais les adolescents ne sont pas les seuls à être vulnérables. Bloomberg rapporte que des joueurs des Canucks de Vancouver, une équipe professionnelle de hockey, avaient tellement de mal à aller aux réunions et aux dîners qu'ils sont désormais privés de Fortnite pendant les voyages.