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Israël: comment la certification payante de Twitter facilite les fausses informations

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Sur Twitter, les utilisateurs payants bénéficient d'une meilleure visibilité sur la plateforme. Seul problème, ils en profitent pour diffuser de fausses informations sur le conflit israélo-palestinien.

Autrefois gage de sérieux, les coches bleues de Twitter (rebaptisé X) ont perdu de leur valeur sous l'ère Musk. La reprise du réseau social par l'entrepreneur a vu la mise en place de la monétisation des certifications. Depuis, les utilisateurs payants sont affublés de la fameuse pastille et bénéficient d'une place de choix dans l'algorithme de recommandation de la plateforme.

Mais ces avantages montrent aujourd'hui leur limite. Car les attaques du Hamas en Israël ont engendré une vague de désinformation sur l'application. Alors qu'Elon Musk a réduit à néant les équipes de modération, seules les "Notes de communauté" permettent de déceler les messages mensongers sur la plateforme. Cette option permet d'accoler un texte d'explication à une publication. Cela permet ainsi de recontextualiser, voire de démentir, son contenu.

Les tweets ayant reçu une annotation jugée pertinente sont cités par le compte @HelpfulNotes. A partir de ce profil, il est possible d'obtenir un aperçu de la provenance des messages erronés. C'est par ce biais que Tech&Co a pu constater que la majorité des fausses informations épinglées par une note communautaire proviennent principalement d'utilisateurs payants.

Des images sorties de leur contexte

Pour effectuer notre vérification, nous avons scruté les 50 dernières publications mises en ligne par HelpfulNotes (littéralement "notes utiles") abordant le sujet du conflit israélo-palestinien. Tech&Co a dénombré 31 publications mentionnant un utilisateur certifié, contre 19 épinglant un compte ordinaire.

A ces chiffres, il faut ajouter que les abonnés Twitter Blue disposent d'une option pour cacher leur badge bleu. Ainsi, la proportion de désinformation émanant de personnes certifiées pourrait être encore plus grande.

Parmi les publications mensongères, la plupart utilisent des vidéos datées pour évoquer des faits actuels. Il est ainsi possible de trouver des images issues de jeux vidéo pour alerter sur des attaques réelles. Des utilisateurs de Twitter ont également mis en avant les images du tournage d'un film pour dénoncer la création de fausses vidéos de victimes.

Une autre information fréquemment démentie est celle d'un bombardement ayant détruit l'une des plus vieilles églises au monde. Les notes indiquent ainsi que l'édifice en question - l'église chrétienne orthodoxe Saint-Porphyre de Gaza - n'a pas subi de dégât.

Pierre Monnier