Présidentielle américaine: sur TikTok aussi, les fausses informations pullulent

Présidentielle américaine: sur TikTok aussi, les fausses informations pullulent - Lionel BONAVENTURE © 2019 AFP
Aux côtés de Facebook, Instagram et Twitter, TikTok a été scruté sur sa capacité à gérer les fausses informations pendant l'élection présidentielle américaine. Le réseau social chinois n'a pas réussi à empêcher la vague de fake news mais a été réactif pour les éradiquer, selon un rapport de Media Matters for America, repéré par The Guardian.
L'ONG, qui surveille les mouvances et les médias d'extrême-droite, a recensé mercredi onze exemples de désinformation sur TikTok à propos du décompte des voix, ou encore de prétendus bulletins de vote frauduleux. Ces vidéos ont récolté plus de 200.000 vues, avant d'être supprimées.
Le lendemain, plusieurs vidéos se faisant l'écho des théories complotistes QAnon sont devenues virales sur la plateforme chinoise. Elles ont été vues à des milliers de reprises avant leur suppression.
Des comptes très populaires
Derrière ces vidéos ne se cachaient pas seulement des profils créés pour l'occasion. Deux comptes ouvertement pro-Trump tenus par des groupes de jeunes influenceurs et militants ont également diffusé des théories complotistes. L'un d'eux était suivi par près d'un million d'abonnés. TikTok a supprimé les vidéos en question mais pas le compte de leurs auteurs.
"Nous travaillons avec diligence pour protéger l'intégrité de notre programme électoral alors que le cycle électoral se poursuit", a déclaré TikTok dans un communiqué. "Nous supprimons la désinformation électorale au fur et à mesure qu'elle est identifiée, grâce à nos algorithmes, à nos modérateurs humains, et aux rapports de nos utilisateurs et partenaires".
La création de TikTok remonte à 2016 mais le réseau social est devenu populaire bien plus tard. C'est donc la première fois que l'application chinoise doit gérer une élection présidentielle américaine. Et selon Angelo Carusone, le président de Media Matters, TikTok ne s'en sort pas si mal:
"Je pense que cela vaut la peine de se concentrer sur ces exemples individuels, même s'ils ne sont pas représentatifs de l'ensemble de la plateforme, car ils permettent d'identifier les lacunes des mesures préventives dont dispose la plateforme", a déclaré Angelo Carusone.
Twitter et Facebook ont pris des mesures drastiques. Sur Twitter, la quasi totalité des tweets publiés par Donald Trump sont modérés, taxés de diffuser de fausses informations sur les élections. De son côté, Facebook a choisi d'ajouter un message alertant ses utilisateurs que le décompte des voix n'était pas achevé, sans masquer pour autant les publications du candidat républicain. La plateforme a également déployé des mesures d'urgence pour limiter l'écho des fausses informations.