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Threads arrive en France: face à Elon Musk, le "Twitter de Facebook" promet de lutter contre la désinformation

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Avant d'arriver en France, la nouvelle application de Meta se veut rassurante sur la prolifération des fausses informations. Le patron d'Instagram a assuré qu'un système de vérification allait être mis en place.

Threads va-t-il copier son modèle Twitter jusqu'à devenir un déversoir à fausses informations? Avant d'arriver en Europe ce 14 décembre, la nouvelle application du groupe Meta a voulu rassurer par la voix du patron d'Instagram, Adam Mosseri.

"Nous adaptons actuellement les évaluations de vérification des faits de Facebook ou d'Instagram à Threads, mais notre objectif est que les partenaires de vérification des faits puissent examiner et évaluer les informations erronées sur l'application", a indiqué Adam Mosseri sur Threads.

Il assure que le système actuel, calqué sur Facebook et Instagram, sera étendu dès l'année prochaine. D'après la description du patron d'Instagram, le système envisagé pour éviter la prolifération de fausses informations sur Threads rappelle celui de Twitter et de ses notes communautaires.

Respecter le DSA

L'arrivée de Threads en Europe était impossible lors de son lancement en juillet. Avec l'entrée en vigueur quelques semaines plus tard du règlement européen sur les services numériques (DSA) et le RGPD, la collecte de données intensive de Meta à travers sa nouvelle application posait problème.

Pour autant, la modération est également l'un des points régis par le DSA. C'est d'ailleurs dans ce cadre que l'Union européenne a ouvert une enquête contre Twitter en octobre. L'Europe s'attaque ainsi au manque de modération mis en place par la plateforme alors qu'elle a été le théâtre d'une désinformation importante au sujet de la guerre entre Israël et le Hamas.

C'est dans ce contexte qu'Adam Mosseri a pris la parole sur le sujet de la désinformation. Au-delà d'indiquer qu'un système était déjà actif sur Threads et qu'il serait amplifié dès l'année prochaine, le message est avant tout un moyen de rassurer l'Union européenne.

Pourtant, en se basant sur le système de Facebook, Threads peut-il assurer une lutte crédible contre la prolifération de désinformation? Par le passé, la plateforme de Meta a été le berceau de bon nombre de fausses informations.

Twitter plus sévère que Facebook

Durant la pandémie de Covid-19, il a été établi que Facebook a servi de caisse de résonance aux théories et contenus antivax. Une vidéo mensongère avait même pris la tête des publications les plus populaires sur le sujet. Une étude a également montré que la désinformation générait six fois plus d'engagement sur la plateforme que des articles fiables.

Facebook avait aussi joué un rôle dans l'invasion du Capitole américain, quelques jours avant l'investiture de Joe Biden au poste de président des États-Unis. La plateforme avait été obligée de bloquer les publications contenant certains mots-clés de ralliement des pro-Trump.

Sur ce sujet, Twitter avait fait preuve de plus de sévérité. L'ancien président des États-Unis - encore en poste pour quelques jours - avait été banni définitivement de la plateforme. Mais c'était sans compter sur le rachat en octobre 2022 de l'entreprise par Elon Musk, qui a réinstauré l'intégralité des comptes bannis peu après son arrivée.

Avec des équipes de modération réduites à néant et une volonté de donner le champ libre à la liberté d'expression, les standards de Twitter ont fortement chuté. Reste à savoir si Threads proposera une opposition conséquente à la prolifération de fausses informations, ou si l'entreprise profite du nivellement par le bas de Twitter en la matière.

Pierre Monnier