Panne informatique mondiale: Crowdstrike poursuivi en justice par ses actionnaires

Crowdstrike, l'entreprise à l'origine de la panne informatique mondiale du 19 juillet, est accusée par un groupe d'actionnaires d’avoir menti sur ses procédures de tests internes.

Deux semaines après la panne informatique mondiale provoquée par une mise à jour défectueuse du logiciel de Crowdstrike, l'entreprise fait encore parler d'elle. Un groupe d'actionnaires a porté plainte contre la société de cybersécurité.

La plainte collective, déposée devant un tribunal fédéral d'Austin (Texas), où est situé le siège de Crowdstrike, accuse la société d’avoir menti sur ses procédures de tests internes. Les actionnaires reprochent à l'entreprise de leur avoir communiqué des preuves matériellement fausses ou trompeuses sur la fiabilité de leurs services, tout en proposant des "prix artificiellement élevés" par rapport à la qualité réelle du service.

Les actionnaires citent notamment une conférence téléphonique en date du 5 mars. Le directeur général de l'entreprise, George Kurtz, aurait annoncé que le logiciel de l'entreprise avait été "validé, testé et certifié".

Manque de transparence

Ce manque de transparence les aurait ainsi empêchés d'anticiper la mise à jour défectueuse à l'origine de la panne mondiale. Pour rappel, l'incident a rendu plus de 8,5 millions d'appareils inopérants. De nombreuses grandes organisations et entreprises ont été affectées, notamment des compagnies aériennes, des hôpitaux, des médias ou encore des hôtels ou l'organisation des JO de Paris 2024.

Une panne d'ampleur inédite donc, qui aurait fait chuter la valorisation de l'entreprise, cotée au Nasdaq, d'environ 30%. Le coût total de la panne, lui, est évalué par l'assureur Parametrix à plus de 5,4 milliards de dollars... seulement pour les entreprises du Fortune 500 (hors Microsoft), qui regroupe les 500 plus grosses entreprises mondiales selon leur chiffre d'affaires.

Interrogée par la BBC, Crowdstrike dit considérer que "cette plainte est sans fondement" et annonce qu’elle la "contestera avec vigueur".

Ce n'est d'ailleurs pas la seule plainte à laquelle devrait faire face Crowdstrike. Mercredi 31 juillet, Delta Airlines a annoncé son intention d’assigner Crowdstrike en justice. La compagnie aérienne estime que la panne lui a coûté entre 300 et 500 millions d’euros.

Salomé Ferraris