"Pas de successeur immédiat": comment Apple prépare (ou non) le départ de Tim Cook

Quel avenir pour Tim Cook? Le dirigeant qui a pris la tête d'Apple en 2011 après avoir été couvé par Steve Jobs voit débarquer un sujet qu'il ne pensait sans doute pas évoquer de sitôt: sa retraite. Depuis l'annonce du départ de Jeff Williams, le numéro 2, qui prendra sa retraite plus tard cette année, les rumeurs bruissent et certains espèrent même un départ anticipé.
C'est ce que révèle une note de Lightshed Partners, un puissant cabinet d'analyse de la Silicon Valley, repérée par Market Watch. Celle-ci réclame le départ de Tim Cook, arguant de son manque de préparation à l'IA et l'importance pour l'entreprise de se réorienter davantage vers les produits. Mais comme l'explique Bloomberg, "Tim Cook ne va pas partir tout de suite".
Un cours en bourse qui a explosé grâce à Tim Cook
Malgré l'échec relatif du Vision Pro, son casque de réalité mixte jugé trop cher et qui était l'un de ses projets phares, et un développement de l'IA poussif, Tim Cook a encore la confiance du conseil d'administration de la marque - celui-ci étant essentiellement composé de ses proches.
D'un point de vue purement financier en revanche, le moral est au beau fixe. Certes, l'iPhone connaît des turbulences en Chine, mais le montant de l'action a explosé de 1.500% en l'espace de quinze ans.
Le départ de son dirigeant est d'autant moins d'actualité qu'il paraît difficilement pensable qu'il s'en aille en plein milieu d'un second règne de Donald Trump à la Maison Blanche. Car du côté de ses propriétés, Apple fait aussi face à des vents défavorables. La marque est attaquée de toute part: ses pratiques commerciales, sa politique de l'App store, la fermeture de son système d'exploitation mobile, et même un manque de concurrence.
Autant d'obstacles qui risqueraient de grandir si Tim Cook venait à être débarqué (ou à quitter le navire).
Apple, le prochain Blackberry?
Mais si rien ne semble faire frémir le grand patron, les équipes en interne restent inquiètes. Bloomberg raconte comment Eddy Cue, le responsable des services, a tiré la sonnette d'alarme en expliquant qu'un risque de devenir le prochain Blackberry et Nokia était possible.
Avant Tim Cook, Bloomberg laisse penser que ce sont davantage ses différents cadres qui pourraient prendre une retraite bien méritée, notamment pour insuffler à l'entreprise un vent de fraîcheur. Sont cités Greg Joswiak, le directeur du marketing, ou encore Phil Schiller, qui s'occupe de l'App store. Johny Srouji, à qui l'on doit les puces maison, est aussi de la partie.
Le média économique donne plusieurs pistes de développement pour que l'avenir ne soit pas synonyme d'échec. L'IA y prend une place importante, et plusieurs rumeurs de rachats - de Perplexity à Mistral AI - se bousculent.
Il faut dire qu'Apple n'a que très rarement fait des acquisitions onéreuses ces dernières années. L'entreprise a toujours joué la prudence. Mais "elle doit dépenser du vrai argent pour attirer les talents extérieurs," lâche Bloomberg, qui n'a jamais été aussi insistant.
Reste toutefois un inconnu de taille: qui pour remplacer Tim Cook? Que ce soit naturellement (d'ici 2030) ou en urgence, les noms ne se bousculent pas. La presse américaine mise beaucoup sur John Ternus, le vice-président en charge de l'ingénierie matérielle. Avec 15 ans de moins que Tim Cook, il serait une solution sur le long terme.
Tim Cook encore présent, Apple fait donc face à de nombreux défis, et un bouleversement pourrait être attendu dès les prochains mois. De quoi continuer à faire grossir les rumeurs.