Un fan de Jean Pormanove qui avait vécu à ses côtés assure que le streameur "savait qu'il jouait un rôle"

Le consentement de Jean Pormanove face aux maltraitances qu'il subissait est au cœur des interrogations après sa mort en direct. Certains fans assurent qu'il était pleinement conscient de sa situation, d'autres proches estiment qu'il était trop gentil et influençable.

Le streameur Raphaël Graven, plus connu sous son pseudo Jean Pormanove, est mort lundi 18 août en direct sur la plateforme de streaming Kick. Avec près de 193.000 abonnés, il était l'un des visages de la plateforme, réputée pour une faible régulation des contenus qui y sont diffusés.

Jean Pormanove, aussi appelé JP, était régulièrement filmé dans des défis extrêmes, en train d'être frappé et humilié par deux autres amis streameurs prénommés Narutovie et Safine. Un autre vidéaste était également la cible de leurs humiliations. Le groupe était en live depuis une dizaine de jours, 24 heures sur 24, lorsque la retransmission a été finalement coupée.

Que sait-on de la mort du streameur Jean Pormanove en direct sur Kick?

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"Il était rémunéré pour ça"

Si ces sévices physiques et psychologiques avaient fait l'objet d'une enquête fin 2024, Jean Pormanove avait publiquement et face aux enquêteurs indiqué qu'il s'agissait d'actes consentis. Une version appuyée par Jason. Il était l'un des spectateurs les plus fidèles de JP. "C'est une personne incroyable, gentille qui était heureuse."

Originaire de Haguenau en Alsace, Jason avait même traversé la France il y a quelques semaines pour le rencontrer à son local à Contes (Alpes-Maritimes), avant finalement de rester plus d'un mois à ses côtés. Au-delà d'être un fan de son contenu, il a donc appris à connaître le streameur de 46 ans.

Selon lui, tous les tournages du vidéaste et de ses deux acolytes, étaient préparés à l'avance avec l'accord du streameur.

"Il savait qu'il jouait un rôle, comme un peu tous en stream, et qu'il était rémunéré pour ça", assure Jason auprès de BFMTV.

L'Alsacien décrit une amitié très forte entre les quatre streameurs. Il confirme également que Jean Pormanove avait une santé fragile.

Un homme "extrêmement influençable" pour d'autres

Comme Jason, Lucas a lui aussi eu l'opportunité de rencontrer et échanger avec Jean Pormanove, lors d'un tournage délocalisé dans une villa de Sainte-Maxime. Les deux hommes ont notamment discuté du quotidien du streameur.

"Je lui ai demandé plusieurs fois s'il voulait partir avec eux faire autre chose, découvrir autre chose, il m'a dit que non, qu'il restait parce que ça lui faisait plaisir", confie Lucas à BFMTV. "Il aimait ses viewers (ses spectateurs, NDLR)."

Toutefois, d'autres proches du streameur de 46 ans questionnent ce consentement et cet amour du métier. Nicolas, ancien camarade de Jean Pormanove dans l'armée, assure lui aussi que Raphaël Graven était quelqu'un de profondément gentil, mais également facile à manipuler.

"Il était trop gentil. S'il lui restait cinq euros pour vivre mais que vous étiez en galère, il était prêt à vous les donner", confie-t-il à nos confrères de RMC. "Le problème derrière, c'est qu'il était extrêmement influençable."

"Quelqu'un de manipulateur ou un pervers narcissique pouvait prendre le contrôle sur lui assez facilement", poursuit Nicolas.

Et selon son ancien camarade, certains signes interrogent. "Plusieurs fois, j'ai essayé de le contacter et quelqu'un d'autre me répondait, en me disant 'arrête de poser des questions, laisse le tranquille, il est bien avec nous'."

Une autopsie réalisée ce jeudi

Nicolas a réussi à contacter une fois Jean Pormanove et lui avait demandé pourquoi il continuait à fréquenter le groupe. "D'après ce que j'ai compris, il était un peu bloqué avec eux."

"Pour moi clairement, ce sont des gens qui ont abusés de sa gentillesse", conclut Nicolas sur RMC.

La sœur du streameur a elle aussi pris la parole, auprès de RTL, dénonçant une mort "intolérable". Elle estime que son frère est "décédé d'épuisement".

Une autopsie du corps du streameur est réalisée ce jeudi 21 août pour lever le voile sur les causes précises de sa mort. Il s'agira de comprendre si sa mort est naturelle, causée par exemple par un arrêt cardiaque ou un œdeme pulmonaire, ou au contraire si les maltraitances et les sévices qu'il avait subis le jour précédent ont joué un rôle ou pas dans sa mort.

Pour déterminer les responsabilités de chacun, du matériel et des vidéos ont également été saisis.

Benoît Ruiz, David Bouteiller, Laura Cambaud et Juliette Moreau Alvarez