"Une horreur absolue": après la mort du streameur Jean Pormanove, la ministre du Numérique Clara Chappaz dénonce l'inaction de Kick

La mort de Jean Pormanove a suscité de nombreuses réactions. Des internautes ont rendu hommage au streameur retrouvé mort à l'âge de 46 ans le 18 août tandis que d'autres ont dénoncé l'inaction de la plateforme KIck, où il était très présent.
Raphaël Graven, de son vrai nom, a été la cible de nombreuses violences sur la plateforme, des vidéos le montrant se faire étrangler, être roué de coups ou encore victime de jets de peinture de la part d'autres streameurs.
Sa mort a aussi fait réagir la ministre en charge du numérique Clara Chappaz. "Le décès de Jean Pormanove et les violences qu'il a subies sont une horreur absolue. J'adresse toutes mes condoléances à sa famille et à ses proches", a-t-elle écrit sur X ce mardi 19 août.
Responsabilité des plateformes
Dans son message, la ministre déléguée pointe également du doigt l'inaction de Kick, plateforme qui est connue pour ne pas réglementer son contenu. "Jean Pormanove a été humilié et maltraité pendant des mois en direct sur la plateforme Kick (...) J'ai saisi l'Arcom et effectué un signalement sur Pharos (plateforme de signalement de contenus publiés sur les réseaux sociaux pour divers motifs, ndlr)", a fait savoir Clara Chappaz.
"J'ai également contacté les responsables de la plateforme pour obtenir des explications", a-t-elle ajouté, soulignant que "la responsabilité des plateformes en ligne sur la diffusion de contenus illicites n'est pas une option: c'est la loi".
"Ce type de défaillances peut conduire au pire et n'a pas sa place en France, en Europe ni ailleurs", a martelé la ministre. Ces déclarations interviennent alors qu'une enquête a été ouverte par le parquet de Nice afin de déterminer la cause de la mort de Jean Pormanove, comme l'a révélé Le Parisien. D'après plusieurs internautes, elle est survenue après que le streameur a passé "10 jours et nuits de torture", avec des violences physiques "extrêmes", une "privation de sommeil" ou encore de "l'ingurgitation de produits toxiques".
Quelques heures après la publication de Clara Chappaz, une note communautaire a été rajoutée, rappelant que la ministre avait déjà alertée "par Mediapart au sujet de ces pratiques sur Kick" en décembre dernier, mais qu'elle n'avait pas répondu. "L'Arcom, pour sa part, avait expliqué son inaction par l'absence d'un représentant officiel de Kick dans l'Union européenne", précise en outre la note.
Fin 2024, Mediapart avait en effet révélé que Jean Pormanove avait été la cible de plusieurs humiliations filmées en direct, dont des strangulations, des jets d'eau ou encore de peinture. Cet article avait abouti à l'ouverture d'une enquête par le parquet de Nice, avec les streamers connus sous les pseudonymes "Naruto" et "Safine" qui avaient été placés en garde à vue avant d'être relâchés.