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"Un non-sens pédagogique": en Normandie, des syndicats déplorent la suppression de 137 postes d'enseignants

Deux fillettes lors de la rentrée des classes en 2019 à Paris (photo d'illustration)

Deux fillettes lors de la rentrée des classes en 2019 à Paris (photo d'illustration) - Martin Bureau/AFP

En raison de la baisse du nombre d'enfants scolarisés, les rectorats normands souhaitent supprimer 137 postes d'enseignants à la rentrée prochaine. Une décision critiquée par des syndicats et maires de communes qui craignent une baisse de la qualité d'enseignement.

Pour la prochaine rentrée, les rectorats normands prévoient la suppression de 137 postes d'enseignants. Ce choix, justifié par le nombre d'élèves en baisse, est déploré par des parents d'élèves, maires et syndicats.

Dans le Calvados, 800 élèves en moins sont annoncés à la rentrée prochaine et près de 1.000 en Seine-Maritime. Les cartes scolaires évoluent ainsi avec des fermetures de classe et des postes supprimés.

Des classes de 30 élèves

Pour les syndicats, la suppression de postes se fait au détriment des élèves les plus fragiles car les fermetures de classes entraîne la surchage de classes.

"30 élèves par classe, ça empêche les élèves de se concentrer, ça veut dire que les élèves sont dans un bruit très important toute la journée", déplore Claire-Marie Féret, co-secrétaire académique du SNES-FSU et professeure de français.

La professeure regrette également que "sur des séquences de cours qui durent 55 minutes, les enseignants n'ont pas du tout le temps nécessaire à consacrer à chaque élève pour l'accompagner". Elle conclut: "30 élèves par classe, c'est un non-sens pédagogique."

Une réunion prévue prochainement

En Seine-Maritime, pour les écoles primaire et maternelle, 79 classes vont être ouvertes, quand 121 vont fermer. Dans l'Orne, 18 classes vont fermer, contre huit ouvertures.

À la Ferrière-Bochard, une école primaire perd une enseignante, tandis qu'une classe de CP-CE1 va fermer. Une situation qui alarme les parents d'élèves.

Camille Chevalier, représentante de parents d'élèves, déplore un "vrai sentiment d'injustice". Ajoutant: "On pourrait entendre une fermeture de classe sur une école qui ne fonctionne pas, mais ce n'est pas du tout le cas de notre école. C'est une zone qui est malgré tout dynamique."

Cette situation agace également les édiles de communes alentours. À moins de cinq kilomètres de la Ferrière-Bochard, le maire du village de Pacé fait part de sa colère. "Je pense que c'est une école qui fonctionne très bien, c'est vraiment dommage, on met tous les moyens à notre possibilité."

Une réunion doit se tenir prochainement pour affiner la carte scolaire et débattre également de plusieurs chiffres sur lesquels les deux parties sont en désaccord.

Lancelot Mésonier avec Arthus Vaillant