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Un ex-surveillant d'internat de collège jugé pour des agressions sexuelles sur une vingtaine de mineurs en Seine-Maritime

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Ancien surveillant d'un internat et entraîneur de football, un homme de 29 ans est jugé depuis ce mardi 16 septembre au tribunal correctionnel de Rouen. Il est accusé de multiples agressions sexuelles sur 24 mineurs.

Le procès d'un homme de 29 ans, accusé de multiples agressions sexuelles et de corruption de mineurs, s'est ouvert ce mardi 16 septembre au tribunal correctionnel de Rouen.

L'accusé, ancien surveillant dans l'internat d'un collège de Saint-Valéry-en-Caux (Seine-Maritime), était également entraîneur de football à Saint-Pierre-de-Varangeville. C'est dans le cadre de ces deux fonctions qu'il aurait proposé des "friandises" en échange d'attouchements sexuels, entre 2019 et 2023.

D'après France 3, l'affaire a éclaté en juin 2023: une autre surveillante a surpris son collègue en train de caresser un élève et l'a dénoncé, vidéo à l'appui. Au total, 270 mineurs ont été entendus. Leurs témoignages ont permis de recenser 24 potentielles victimes, âgées de 11 à 14 ans à l'époque.

Des faits partiellement reconnus

Ce mardi, le prévenu a reconnu partiellement les faits, notamment d'avoir masturbé les victimes. Il réfute cependant tout caractère sexuel et estime qu'il s'agissait de gestes affectueux.

Il a tout de même admis que ceux-ci étaient "inappropriés" et a livré un plaidoyer contradictoire, revenant à plusieurs reprises sur ses contradictions. Une situation parfois difficile à vivre pour les victimes présumées.

"Ça a un peu glacé tout le monde. J'ai vu un émoi très fort dans la salle: les parents et les enfants se sont effondrés en larmes, ils savaient très bien ce qu'ils avaient vécu", déclare Me Cécile Madeline, avocate de 11 victimes.

Celle-ci "espérait" que les deux ans de détention provisoire déjà purgés par l'accusé "l'amènent à réfléchir sur son comportement et ses déviances". À ce jour, elle a "le sentiment que rien n'a avancé", ce qui est "très dur à entendre" pour les parties civiles.

"Il se permet de dire que certains faits dénoncés par les enfants ne sont pas vrais. C'est désolant et inquiétant", conclut l'avocate.

"Il me touchait les parties intimes"

L’ex-surveillant a présenté ses excuses aux 24 victimes. Certaines d'entre elles étaient présentes dans la salle d’audience, dont un jeune homme aujourd'hui majeur, qui revient auprès de BFM Normandie sur les agressions qu'il a subi.

"Il me touchait les parties intimes à travers le caleçon et le short. D'un point de vue psychologique, ç'a été assez compliqué. Quand bien même, selon lui, il n'y avait aucune d'intention néfaste, je remets en question sa parole", affirme-t-il.

Le jeune homme estime tout de même que le procès jouera un rôle "positif pour les victimes et leurs proches", notamment en raison du fait que "la majorité des plus gros faits a été reconnue".

Le procès va se poursuivre ce mercredi, avec les témoignages des victimes, qui sont attendus dans la matinée. Les plaidoiries des avocats seront ensuite présentées au tribunal correctionnel de Rouen. L’accusé risque jusqu’à 10 ans de prison.

Mathilde Calloc'h avec Mathias Fleury