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Seine-Maritime: une centaine de personnes se mobilise contre l'expulsion d'une famille tchadienne

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Mariam, mère de trois filles, avait quitté son pays pour éviter que ses enfants subissent une excision, pratique encore courante au Tchad.

"Non, non, non à l'expulsion!" Ce mercredi, une mobilisation s'est tenue devant le collège Alain de Maromme, près de Rouen. Plus d'une centaine de personnes se sont regroupées pour montrer leur soutien à Mariam.

Cette maman de trois filles a fui le Tchad pour éviter à ses enfants d'avoir à subir une excision, qu'elle a elle-même subi. Cette pratique est encore courante dans le pays africain. Néanmoins, elle a récemment reçu une obligation de quitter le territoire français qui la contraindrait à retourner au Tchad.

"Je suis complètement scandalisée"

Une décision qui est un vrai crêve-coeur pour beaucoup, et que les soutiens à la famille compte bien faire annuler.

"Je suis complètement scandalisée, en tant que femme", explique Séverine Graff, professeure venue manifester contre l'expulsion de la famille. "On ne peut pas les laisser repartir, il faut qu'on nous voit."

"Nous, en tant qu'enseignant, on ne peut pas nous demander de fermer les yeux sur ce qu'il se passe."

"Les filles dans le collège sont intégrées", tient à préciser Clémence Hamel, une autre enseignante. "La petite est en sixième et fait plaisir à ses professeurs. Toutes ont des résultats brillants et sont bien intégrées."

"Elle a une bonne moyenne, elle participe beaucoup en classe", confirme une camarade de classe au micro de BFM Normandie. "Ça me fait de la peine"

En plus des parents d'élèves, enseignants, élus et autres mobilisés, de nombreux amis des trois filles de Mariam sont venus les soutenir aux portes du collège. "C'est ma camarade de classe. Elle est extrêmement gentille et très généreuse", confie par exemple une élève.

Nouvelle mobilisation le 8 février

Le comité de soutien de Mariam et ses filles ne comptent pas s'arrêter là. Le rendez-vous est donné mercredi prochain, le 8 février à 14h30 devant la préfecture de Rouen, pour demander une audience au préfet.

"On voudrait qu'il nous reçoive pour écouter nos arguments", demande Magali Hernandez, professeure.

Mariam, quant à elle, demande à Jean-Benoît Albertini, tout nouveau préfet de la Seine-Maritime, l'obtention d'un titre de séjour exceptionnel pour cause humanitaire afin de pouvoir sauver ses trois filles.

Raphaël Lazreg avec Juliette Moreau Alvarez