Seine-Maritime: des bénévoles aident les crapauds à traverser la route "pour éviter un carnage" à Muchedent

Une traversée de tous les dangers pour les petits amphibiens. À Muchedent, en Seine-Maritime, la saison de reproduction bat son plein pour les crapauds. Une période assez dangereuse pour ces animaux, car pour rejoindre leur lieu de reproduction, ils doivent traverser une route départementale. Malheureusement, beaucoup n'en réchappent pas.
"Il y en a qui n'ont pas échapper aux voitures, qui ont fini écrasé sur la route", déplore Jean-Jacques Lavenu, bénévole de l'association Muchedent au naturel, au micro de BFM Normandie.
Alors pour préserver cette espèce, l'association se charge tous les matins, et ce jusqu'au mois de mars, d'aider les crapauds à traverser la route.
Un barrage fait de bâches pour retenir les crapauds
Pour cela, l'association a installé des bâches sur le bas-côté, entre le fossé et la chaussée. Une méthode initiée il y a deux ans par Bruno Véron, bénévole de l'association, et qui a permis, rien qu'en 2023, de sauver plus de 250 crapauds.
"Le but des barrages, c'est que quand les crapauds descendent de la forêt pour aller vers leur lieu de reproduction, de les empêcher de traverser la route et de se faire écraser. Donc on met une bâche, et le long de la bâche, régulièrement, on met des seaux en place, pour les faire tomber dedans. Et comme ça, le matin, on vient les récupérer et leur faire traverser la route en toute sécurité."
En deux semaines, l'association a pu faire traverser la route à 360 crapauds. Rien que ce lundi 26 février, elle a pu en secourir une vingtaine.
"J'ai une certaine satisfaction quand je vois le résultat, ça fait plaisir", se réjouit Jean-Jacques Lavenu. "C'est pas fait pour rien, pour éviter un carnage."
Car ces crapauds sont avant tout une espèce protégée, nécessaire à l'équilibre de l'environnement. "Ils font partie du cycle de la vie, du cycle naturel, et de ce qu'on appelle la continuité écologique", explique Bruno Véron. "Donc on a besoin des animaux."
Les bénévoles ont même pour projet l'installation d'un crapauduc sous la route départementale, afin de permettre aux amphibiens de traverser de façon autonome et en toute sécurité. Pour cela, l'association attend désormais l'aide du département.