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Rouen: un jeune guinéen menacé d'expulsion à cause d'une faute d'orthographe sur son état civil

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Mohamed-Lamine N'Diaye a 21 ans et travaille depuis plus d'un an en CDI dans une entreprise rouennaise. Voilà 6 mois que le jeune homme est menacé d'expulsion. 30 personnes se sont mobilisées, le 28 mars, devant le tribunal administratif de Rouen.

Une trentaine de personnes réunies pour Mohamed-Lamine N'Diaye. Ce jeudi 28 mars, un petit groupe s'est formé devant le tribunal administratif de Rouen (Seine-Maritime) pour se mobiliser contre l'expulsion du jeune guinéen de 21 ans.

Arrivé en France en 2019 à l'âge de 16 ans puis pris en charge par l'aide sociale à l'enfance, il avait effectué une demande de titre se séjour à sa majorité. En vain. Le jeune homme s'est vu refuser sa demande en raison d'une faute d'orthographe sur l'un de ses documents d'identité.

"Au bout de 2 ans, la préfecture me donne le récépissé. Mais le 23 septembre, on m'a laissé l'OQTF. Toute la journée, je pleure", se désole-t-il.

Un CAP maçonnerie et un CDI

"Un problème sur un acte ne suffit pas à entacher l'identité de quelqu'un. Il faut porter une appréciation globale, ce que la préfecture n'a pas fait dans cette situation", estime Me Magali Leroy, avocate de Mohamed-Lamine N'Diaye au barreau de Rouen.

"Il dispose même d'un passeport consulaire avec les données authentiques comportant les mêmes données que les autres documents qu'il a fournis", rajoute-t-elle.

Depuis son arrivée, Mohamed-Lamine N'Diaye avait pris ses habitudes dans la région. Membre du club de football de Bihorel, il est aussi détenteur d'un CAP maçonnerie et travaille en CDI à temps plein.

"Il a participé à la construction du Samu 76 et a agrandi une école dans la banlieue de Rouen. En ce moment, il rénove un immeuble à proximité d'ici", énumère Françoise Naslin, bénévole au sein de l'association Réseau solidarité migrants.

"Il travaille dans ce qu'on appelle les métiers en tension. Les entreprises ont du mal à trouver des maçons. À quoi ça sert de les faire retomber comme ça?", s'interroge Pierre Louvard, représentant CGT de Seine-Maritime.

La décision du tribunal administratif sera rendue à la mi-avril. Contactée, la préfecture n'a pas souhaité faire de commentaire.

Tristan Rickli avec Milan Busignies