Rouen: ces locataires d'un immeuble de logement social vivent avec cafards et moisissures

Des cafards ramassés dans une résidence de Rouen (Seine-Maritime), en raison d'une VMC en panne, en février 2024. - Témoins BFMTV
Des cafards par centaines, de la moisissure sur les murs... En raison d'un problème de ventilation, une résidence de Rouen (Seine-Maritime) est devenue en l'espace de quelques mois insalubre.
L'immeuble en question n'a pourtant que dix ans. Le quotidien de la dizaine de familles habitant le bâtiment a été chamboulé il y a quatre mois, lorsque que la VMC est tombée en panne. Depuis, l'humidité s'infiltre partout et la moisissure se développe à foison.
Pour certains locataires, leur chauffage est également en panne. Ils doivent donc vivre dans un appartement humide où il fait parfois moins de 15°C.
"Quand il faisait super froid, il faisait des 9°C, surtout la nuit. C'était tellement difficile avec une petite de 3 ans...", raconte Farmata Dabo, locataire. "La nuit, on dormait avec nos pulls."
"Ils m'ont ignoré"
Selon les locataires, leur bailleur social Logeo Seine fait la sourde oreille. "Je les ai appelés plusieurs fois. J'ai envoyé des lettres, j'ai écrit au directeur", insiste Farmata. "Personne ne m'a répondu, ils m'ont complètement ignoré. C'est devenu une habitude."
Certains résidents ont décidé de passer par l'association UFC-Que choisir pour se faire entendre. Le bailleur social a alors livré des chauffages d'appoint, insuffisant d'après les locataires pour chauffer des logements entiers.
À ce stade, il faudrait engager d'importants travaux pour régler le problème. "C'est un coup assez important pour le propriétaire bailleur", indique Karim Belhaj, directeur général de l'Agence départementale d'information sur le logement de la Seine-Maritime (ADIL 76).
"En général, il a un plan de travaux sur plusieurs années. C'est compliqué voire difficile d'expliquer à un locataire 'on fera les travaux dans un an, un an et demi', alors que lui il vit dans un logement qui est potentiellement non décent."
Néanmoins, Karim Belhaj ajoute: "il y a une obligation, notamment pour le parc social, de faire jouir le locataire d'un bien décent."
Les locataires, de leur côté, sont à bout. Si la situation ne change pas rapidement, ils comptent poursuivre leur bailleur social devant la justice.